Les vins de cépages prospèrent

Selon une étude de l'Onivins, les vins de pays de cépages enregistrent, depuis quatre ans, un développement soutenu en grande distribution (GD) française: 32% en 1996, 8% en 1997, 19% en 1998 et 15% entre mi-juillet 1998 et mi-juillet 1999, avec 454 000 hl commercialisés. Le phénomène est d'autant plus remarquable qu'il s'inscrit dans un contexte de stabilité des VDP en GD à partir de 1997. En un peu moins de cinq ans, la part des VDP de cépages dans les ventes totales de VDP est passée de 10% en 1994 à 21% en 1999. A 16,70 F/l en moyenne (cumul mi-juillet 1998 à mi-juillet 1999), les vins de cépages blancs vendus en GD se situent en haut de l'échelle, devant les rosés (14,89 F/l) et les rouges (13,97 F/l). Au niveau mondial, on observe un engouement pour ces produits alors que globalement, la consommation de vin baisse. Une étude du Cévilar (Comité économique des vins du Languedoc-Roussillon) offre une analyse du marché en fonction des zones culturelles. 'Les pays anglo-saxons (Etats-Unis, Canada, Afrique du Sud, Australie) sont les premiers consommateurs de vins de cépages avec une part s'élevant entre 60 et 75% du marché des vins tranquilles, explique Michel Landier, directeur du comité. Inversement, 1% seulement de la consommation de vins dans les pays méditerranéens (France, Italie, Espagne) concerne les vins de cépages.' Les opérateurs ont donc intérêt à se positionner sur le marché mondial: 80% des vins de cépages du Languedoc-Roussillon, leader français sur ce marché, sont exportés. Les USA sont les plus gros consommateurs avec 12,7 Mhl achetés entre avril 1997 et avril 1998. Plus de la moitié des vins acquis sont blancs. Le Zinfandel arrive en tête: 22,4% de PDM. A l'opposé, les Français sont tournés vers les cépages rouges, lesquels ont le vent en poupe depuis le french paradox.
Abordables pour la plupart des consommateurs, facilement reconnaissables, propices au développement des marques, les vins de cépages ont plusieurs atouts à leur actif. Leur marché est en expansion. A terme, il existe toutefois un risque de surproduction, étant donné la croissance exponentielle des nouvelles plantations dans l'hémisphère Sud.