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15 000 journées de travail de solidarité

La vigne - n°107 - février 2000 - page 0

Après les inondations de novembre, l'heure est à la solidarité dans l'Aude. Le 26 janvier dernier, une visite sur le terrain a permis de constater à quel point l'eau peut causer des dégâts. 'Ici, il y avait de la vigne', explique un coopérateur de l'est du département, à la limite de l'Hérault, en montrant un amoncellement de terre, de branchages et de troncs d'arbres arrachés, le tout près d'un cours d'eau à peine visible. 'Il y a eu plus d'1 m d'eau. 1 ha est touché sur les 20 ha de ma propriété. L'expert est passé en décembre. En désaccord avec son diagnostic, il devait repasser dans la semaine. Je l'attends toujours...' Début février, le bilan, encore provisoire, de la catastrophe se chiffre à 3 090 ha. Les dégâts sont classés en cinq catégories: A pour les parcelles légèrement touchées (quelques ravines, soit 1 427 ha); B quand les ravines sont plus importantes (969 ha); C pour les vignes couchées et les racines à l'air (600 ha); D pour les vignes arrachées et que l'on peut replanter; E pour les vignes arrachées et que l'on ne pourra plus replanter. Pour ces deux dernières catégories, le chiffre se monte à 91 ha.En décembre, quatre-vingts experts ont sillonné le vignoble. Les retraités ont repris du service et des formations accélérées ont été nécessaires. A ce jour, 5 800 dossiers d'indemnisation ont été envoyés, ils sont traités par les directions départementales à l'agriculture. Lors d'une visite sur le terrain, le ministre de l'Agriculture a annoncé une enveloppe de 310 millions de francs, mais on ne connaît pas encore sa répartition.Depuis la mi-décembre, des centaines de bénévoles ont participé à la remise en état les vignes endommagées. A titre d'exemple, fin janvier, 340 Champenois sont venus pendant trois jours; on en attend 240 autres, pendant deux jours à la fin du mois. Au total, on compte 15 000 journées de travail au titre des chantiers de la solidarité. 'Nous sommes partis de Cassis (Bouches-du-Rhône), ce matin à 5 heures, pour passer une journée ici', explique un coopérateur qui s'affaire dans une parcelle de ceps couchés dans le Minervois. 'Je ne m'attendais pas à cela. Le voir à la télévision, c'est une chose, avoir les pieds dedans en est une autre.' Cette famille est venue avec des amis boulangers. Ici, même si la vigne est propre et les ceps redressés, le propriétaire s'inquiète car une vingtaine de centimètres de terre est partie. 'Où vais-je trouver de la terre? Les racines à l'air ne vont-elles pas souffrir au moment des traitements et des grandes chaleurs. Dans tous les cas, je vais essayer d'acheter une pelle mécanique d'occasion, avec des collègues, pour remettre en état le pourtour de nos parcelles.'

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