Dans la plupart des vignobles, les conditions climatiques du mois de janvier ont permis de bien avancer la taille. Les deux tiers des surfaces en vignes étaient taillées dans le Bas-Rhin début février, alors qu'on approchait les 60% dans le Loir-et-Cher. 'Les gens vont très vite cette année, remarquait Louis-Pierre Pradier, à la chambre d'agriculture de Gironde. Ça me fait peur pour les parcelles gélives!' Malgré une récolte abondante en 1999, les bois ont bien aoûté, à quelques exceptions près. 'Je conseille aux tailleurs de bien choisir leur bois, et de regarder si les rameaux sont aoûtés jusqu'au bout', poursuit Louis-Pierre Pradier. 'Ponctuellement, on a pu voir des problèmes d'aoûtement, note une conseillère viticole des Bouches-du-Rhône. Je pense notamment à une jeune parcelle de grenache qui a beaucoup produit l'an dernier.' 'Ceux qui ont fait des impasses phytosanitaires, et qui ont eu du mildiou en fin de saison, ont pu connaître des problèmes', commente un technicien en Dordogne.Dans les départements inondés en novembre dernier, la taille a pris du retard, mais les travaux de restauration du vignoble avancent. 'Grâce à la solidarité, toutes les vignes couchées ou enterrées ont pu être relevées,' explique Jean-Luc Boyer, conseiller de la chambre d'agriculture de l'Aude basé en Minervois.'La taille a démarré sur les vignes sinistrées, pas sur les autres. Une fois qu'elle sera terminée, il faudra remettre en état le foncier, ramener ou enlever de la terre selon les cas. Ensuite seulement, on pourra refaire les espaliers'. 'Les vignes où il y avait de gros débris ont été à peu près dégagées, poursuit Cyrille Garcia, à l'antenne lézignanaise de la chambre d'agriculture (Corbières). Sur le secteur, environ 80% des vignes récupérables ont été remises en état à ce jour. Le travail d'apport de terre n'est pas terminé, celui de réfection des murettes n'a pas encore été entrepris', dit-il. 'Cette reconstruction a un contrecoup sur la taille, ajoute Alain Halma, à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales. Il y aura bousculade en mars. Des opérations de solidarité sont prévues. Par exemple, des lycées agricoles pourraient venir prêter main-forte aux vignerons.' 'Les 27 et 28 février prochains, cinquante viticulteurs doivent venir du Beaujolais pour tailler les vignes non endommagées par les inondations', explique Jean-Luc Boyer.L'élan de solidarité, venu de partout, a permis de bien avancer les travaux, et a redonné le moral aux vignerons touchés par la catastrophe. 'Au lendemain des inondations, on pensait que beaucoup de parcelles installées au bord de l'eau n'existeraient plus, ajoute Jean-Luc Boyer. On a réussi à tout sauver, grâce à la solidarité.'