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Réapparition de la vigne

La vigne - n°107 - février 2000 - page 0

A Saint-Denis-d'Anjou, les membres de l'Arvem ont replanté 80 ares de chenin blanc en mai 1998.

En décembre 1997, le ministère de l'Agriculture a autorisé la plantation de 4 000 pieds de vigne sur 80 ares, déclare Luc Margogné, trésorier de l'Arvem (Association pour la renaissance d'un vignoble en Mayenne). Nous avons fait les travaux en mai 1998. L'année 2000 sera donc celle de la première cuvée: 150 à 250 bouteilles d'un 'vin blanc sec et clair proche du savennières produit à partir d'un chenin blanc'.Les prévisions pour 2003-2004 sont de 4 000 à 5 000 bouteilles. C'est une belle récompense pour un projet né de quelques passionnés, tous des amateurs. 'Ils voulaient simplement faire renaître un temps fort de l'histoire de la Mayenne, en particulier angevine', dit Michel Porhel, président de l'Arvem.L'Arvem est née en 1996. Avant cette date, la plupart de ses membres se retrouvaient au sein de la commission 'oenologie' de la Jeune chambre économique (JCE) de Laval.'Après la création de cette commission, explique Luc Margogné, nous nous sommes rendus dans le Bordelais et nous avons édité un annuaire national des professionnels du vin, membres d'une JCE.'De fil en aiguille, les membres de la commission étoffent leurs projets, consultent les archives départementales, prennent conscience d'une histoire viticole mayennaise et parlent de... replanter une vigne. Ils consultent l'Inao et l'Onivins et s'attachent le concours technique d'un professionnel, Jean-Michel Leroy, vigneron à Aubigné-sur-Layon.Très vite, le nom de Saint-Denis-d'Anjou s'impose. L'histoire plaide en faveur de cette commune de 1 353 habitants située dans le sud-est du département, à quelques encablures du Maine-et-Loire. De plus, Saint-Denis est classée 'petite cité de caractère' et, chaque année, plus de 2 000 touristes la visitent. Non contente d'adhérer à l'Arvem, Saint-Denis crée un circuit des cépages. Mieux, cette commune met à la disposition de l'Arvem un terrain de 202 ares, agrémenté d'un pavillon de vigne, sur lequel seront plantés, le 8 mai 1998, les 4 000 pieds de chenin blanc. Aujourd'hui, des visites en calèche sont proposées par le syndicat d'initiative et passent toutes dans la vigne. Mais à Saint-Denis, chacun attend avec impatience l'automne 2000 qui verra affluer habitants et touristes à l'occasion des vendanges, les premières depuis 1972. C'est une belle revanche pour cette commune. 'Malgré des efforts de replantation, en particulier en 1899 (30 ha) et en 1910 (150 ha), Saint-Denis ne s'est jamais remise du phylloxéra. Elle possédait 600 ha de vignes au XVIIe siècle et encore 450 ha en 1891', rappelle Michel Porhel.La première cuvée sera vendue sous le nom de 'Clos de la Morinière', celui de la ferme qui jouxte la parcelle.

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