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Avertissements, de la surveillance à la saisine des Fraudes

La vigne - n°108 - mars 2000 - page 0

En cas de défaut découvert dans le vin prélevé, une procédure d'alerte s'engage. Elle est menée avec pédagogie, mais s'applique différemment suivant les régions.

Seuls les vins défectueux font l'objet d'une procédure d'instruction'. Le premier avertissement permet d'informer le metteur en marché. Ses produits sont mis en observation et seront dégustés lors du prochain prélèvement, explique-t-on. Au deuxième avertissement, des techniciens vont chez l'opérateur rechercher l'origine du problème. Une aide peut être proposée. Au troisième, on risque les Fraudes, les seules compétentes pour déclasser en vin de table.'Le responsable du produit est celui qui appose sa marque sur la bouteille, le vigneron ou le négociant. 'Si cela est nécessaire, on se réfère au numéro d'embouteilleur', note Robert Drouhin, négociant bourguignon. A Bordeaux, les accords interprofessionnels disposent que le CIVB informe le producteur, le négociant et, éventuellement, le courtier, ces derniers étant signataires du suivi en aval de la qualité. Dans certains vignobles, des premiers courriers sont partis.Aucune interprofession ne communique les statistiques des défauts trouvés, ni la répartition entre vins moyens, bons ou excellents. Au niveau des vins ajournés, on retrouve des problèmes de mise en bouteilles (bouchons défectueux, niveau de remplissage ou réglage de SO2 mal adaptés...), des mauvais goûts (serpillière, écurie...) et, plus rarement, des défauts de structure du vin (vendanges trop précoces, manque d'acidité...). Une analyse chimique vient souvent à l'appui de la dégustation: acidités volatile et totale, SO2 libre et total, sucres, alcool, voire intensité colorante. 'Lorsqu'un problème de goût de bouchon est décelé, on fait une analyse complémentaire pour identifier l'origine de la pollution', explique Jacques Bertrand, vigneron à Saint-Emilion et président de la commission technique du CIVB.Inter-Rhône a mis en place un système qui pondère la responsabilité de l'opérateur en fonction du nombre d'échantillons prélevés. 'On ne peut pas traiter de la même manière le responsable de milliers de références, contrôlé des dizaines de fois et ayant deux vins mal notés, et le metteur en marché commercialisant trois références, prélevé deux fois et dont les deux échantillons sont jugés non conformes', explique Guy Farget, négociant de la vallée du Rhône. L'interprofession a donc prévu un tableau de notations: en fonction du nombre d'échantillons goûtés, il détermine si la note 'D' (défectueux) met l'opérateur dans le vert, l'orange ou dans le rouge.Par exemple, avec un seul 'D' sur dix vins dégustés, on reste dans le vert alors qu'un 'D' sur trois vins dégustés fait passer à l'orange. 'Une fois cette notation définie, on procède comme pour le permis à point. Chaque opérateur a quatre points: un 'feu vert' en fait gagner un, un 'carton jaune' fait perdre un point et un 'carton rouge', deux'. L'essentiel est d'en garder trois, car à deux points, on est mis en observation. Quand il en reste un, on reçoit la visite de techniciens, à zéro, celle des Fraudes...L'interprofession bordelaise prévoit une procédure pour le vin en vrac. En cas de non-conformité d'un lot, le syndicat de l'AOC procède chez l'opérateur à une évaluation qualitative des stocks qui peut conduire, pour les récoltes à venir, à un agrément cuve par cuve. Par ailleurs, il est prévu une 'mise en surveillance' assez sévère, pouvant aller jusqu'à l'organisation de dégustation préalable des vins avant leur mise en marché. Reste à savoir comment ces systèmes seront effectivement mis en pratique.

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