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Renforcer les budgets pour la communication

La vigne - n°108 - mars 2000 - page 0

L'économie viticole se portant globalement bien, les cotisations volontaires obligatoires connaissent une vague de hausse en région. Les interprofessions comptent ainsi préparer l'avenir en affectant ces augmentations de budget à la communication.

Tiraillées entre l'immobilisme qui sied aux phases de croissance et l'envie d'investir pour mieux lutter face à une concurrence mondiale accrue, les interprofessions ont majoritairement opté pour une politique d'investissement. Ce choix se traduit par une augmentation plus ou moins importante des cotisations volontaires obligatoires (CVO) dans de nombreuses régions. Et bien que la dénomination de cette cotisation 'volontaire obligatoire' prête à sourire, elle fait parfois l'objet de débats houleux, voire de procès. Dans quelques vignobles, des producteurs ont intenté des actions en justice pour ne pas payer la CVO. D'ailleurs, une décision importante vient d'être rendue par la cour d'appel d'Angers (Maine-et-Loire) en la matière.
En Bourgogne, la situation est tendue. 'La CVO est au centre de grandes discussions depuis 1992, rappelle Louis Trébuchet, président du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne). Nous souhaitons établir un plan sur cinq à dix ans en définissant précisément les missions de l'interprofession. Puis nous élaborerons le budget nécessaire à la réalisation du plan. Le montant de la CVO découlera de cette réflexion.'
Les débats concernant l'éventuelle augmentation de la cotisation devraient avoir lieu d'ici à la fin de l'année. Le budget total du BIVB s'élève à 35 millions de francs, dont 10 millions consacrés à la promotion.

La CVO ne semble pas être un sujet très sensible à Bordeaux. Les récentes augmentations (43% en moyenne) ont été discutées dans chaque famille dans un climat plutôt serein. Selon les appellations, la hausse représente 4,5 à 6 centimes par bouteille. Avec le système de tarification à trois étages, toutes les appellations sont soumises à une cotisation de base de 17,40 F/hl. Vingt-trois appellations paient une sur-cotisation de 13,40 F/hl et neuf autres ont une seconde sur-cotisation de 11,40 F/hl, leur CVO atteignant 42,20 F/hl.
'Les différentes CVO n'avaient pas bougé depuis dix ans, précise Roland Feredj, directeur du CIVB (Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux). L'augmentation de nos moyens provenait de la croissance de nos ventes. Mais nous avons de nouvelles obligations, comme le suivi en aval de la qualité qui correspond à un budget annuel de 3 MF. Par ailleurs, la mauvaise tenue de l'euro face au dollar favorise les ventes mais diminue de 25% nos capacités d'investissement. L'augmentation des CVO sera affectée à la promotion, ce budget passant de 107 MF en 1999 à 132 MF cette année. Par ailleurs, 5 MF supplémentaires sont destinés aux services techniques, dont le budget atteint les 12 MF.'
A l'image de Bordeaux, l'augmentation des CVO est généralement affectée aux budgets promotionnels dans les autres régions. Dans les côtes du Rhône, ce dernier est passé de 47 à 55 millions de francs cette année, dont 55% sont affectés aux pays étrangers. 'La progression des CVO se fait de façon régulière, explique Emmanuel Drion, secrétaire général d'Inter-Rhône. Les 5 F/hl prévus pour l'assurance gel-grêle ont été mis en réserve. Dans le cas d'une réponse négative du ministère de l'Agriculture et des Douanes, nous affecterons peut-être cette réserve à la communication.'
Dans le Languedoc, l'interprofession a effectué une harmonisation des cotisations à 12,83 F/hl, à l'exception de trois appellations (minervois, malepère et cabardès). L'investissement promotionnel s'établit à 18 MF dans un budget global de 26 MF. Dans les côtes de Provence, la CVO est passée de 6 à 8 F/hl.

L'Union interprofessionnelle des vins de pays d'Oc a, de son côté, entériné une progression de la cotisation de 3,50 à 5 F/hl. Il en est de même pour le Comité interprofessionnel des vins de Savoie où la CVO passe à 10 F/hl, et celle des vins de Gaillac progressant de 1 F/hl pour s'établir à 7 F/hl. Toujours au chapitre des augmentations, l'Union interprofessionnel des vins de Duras a fait progresser ses CVO de 1 F/hl: la cotisation des vins blancs s'élève à 11 F contre 12 F/hl pour les vins rouges; celle du muscat de Rivesaltes passe de 50 à 55 F/hl. Quant aux beaujolais et beaujolais supérieur, leur cotisation est passée de 12 à 16 F/hl en septembre; celle du beaujolais villages a progressé de 2 F/hl pour atteindre 17 F et celle des crus atteint 19 F/hl, en progression de 4 F/hl. Cette hausse est affectée à la promotion, dont le budget avoisine les 18 MF. Les marchés de l'Allemagne et de l'Angleterre sont particulièrement visés.
En Alsace, les vignerons avaient adopté le principe d'une cotisation exceptionnelle de 5 F/hl, en plus des 18 F/hl, pendant cinq ans pour renforcer les actions de communication. Ce plan, qui ne concernait pas le négoce, arrive à échéance en 2001. Le retour à la parité entre négoce et viticulture (à 18 F/hl) pourrait s'accompagner d'une augmentation de la CVO. Dans ce flot de progressions, la région Centre, le Muscadet, la Champagne, la Touraine, ou encore les vins de Cahors affichent une stabilité de leur cotisation.

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