L'utilisation de la machine à vendanger a été largement plébiscitée dans le Beaujolais. Reste à convaincre l'Inao.
Le 13 mars dernier, après plus de quatre années d'expérimentation et de réflexion, le conseil d'administration de l'UVB (Union viticole du Beaujolais) s'est prononcé en faveur de l'utilisation de la machine à vendanger par 31 voix contre 19 et 1 nul. Les primeurs étaient exclus du projet en raison de la spécificité de leur vinification (macération carbonique). Sur les 22 700 ha du vignoble beaujolais, seuls 3 000 ha pourraient accueillir une machine à vendanger, les vignes étant encore peu adaptées à la mécanisation. 'Nous préférons prévenir que guérir, indique Louis Pelletier, directeur de l'UVB. Si la machine doit arriver, autant que cela se passe de la manière la plus cadrée.'Les divergences entre les partisans et les opposants restent importantes, et l'on peut craindre que la vendange mécanique soit un facteur de division si elle n'est autorisée que dans certaines appellations. La famille des beaujolais villages semble la plus réticente à la machine.Pour Jean-Marc Mathieu, technicien à l'Inao de Villefranche (Rhône), 'la mise en place de la machine sera difficile sur le plan de l'organisation et de la traçabilité au sein d'une même exploitation, avec les primeurs vendangés à la main et les autres raisins à la machine. De plus, je trouve dommage de remettre en cause la macération carbonique, une vinification qui fait notre spécificité'.La vendange mécanique implique la modification des décrets d'appellation, qui stipulent l'apport de grappes entières. Les trois syndicats d'appellation (beaujolais, beaujolais villages et crus) donneront leur réponse ce 15 avril sur leur éventuel souhait de modifier leur décret. Puis les dossiers seront présentés au comité national de l'Inao en mai. Les machines ne sont pas encore arrivées dans le Beaujolais...