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Vérifications sur le terrain, des sanctions pour montrer l'exemple

La vigne - n°110 - mai 2000 - page 0

Pour que la lutte soit efficace, il faut contrôler son bon déroulement. C'est ce que s'attache à faire la Protection des végétaux.

Rendre une lutte obligatoire sans contrôle ne sert à rien. Chaque année, la Protection des végétaux réalise des contrôles au hasard ou orientés par les observations des techniciens de terrain. Si quelqu'un est pris en défaut, le but est que cela se sache. Pour vérifier que les traitements ont été effectifs, la Protection des végétaux dénombre les cicadelles. 'Les insecticides sont très efficaces contre la cicadelle, précise Henri Guillemont. On n'en retrouve pas beaucoup si les traitements sont réalisés.' Dans le cas contraire, un procès-verbal est établi et le vigneron doit produire ses justificatifs de traitement.'S'il montre des difficultés à les fournir ou refuse de le faire, on réalise un prélèvement contradictoire en convoquant, en même temps que lui, le maire de la commune, explique Hervé Simon. S'il n'y a pas de résidus d'insecticides sur les feuilles, la procédure est transmise au procureur de la République.' Actuellement, en Aquitaine où l'administration se dit la plus stricte, un contrevenant risque 200 000 F d'amendes et six mois de prison pour défaut de traitement.Les techniciens des chambres ou de la Protection des végétaux, les fédérations et groupements de défense prospectent, notent les parcelles à arracher et marquent les ceps isolés à éliminer. Une lettre est envoyée au propriétaire pour qu'il fasse le nécessaire. Si les arrachages ne sont pas réalisés, la fédération de défense ou le groupement peuvent s'en charger, puis la note sera envoyée au vigneron, avec une pénalité de 25%.L'un des problèmes dans la lutte contre la flavescence dorée reste la prospection. Les moyens humains manquent. Les groupements de défense permettent un bon maillage du territoire. Cependant, le meilleur prospecteur reste le vigneron lui-même. Les Pyrénées-Orientales ont testé une technique particulière de prospection par ULM. Henri Guillemont était sceptique au départ. Cependant, après son diagnostic aérien, les groupements de défense se rendant sur le terrain pour vérification ont observé que 80% des foyers repérés étaient bien de la flavescence dorée. 'Par jour, à deux en voiture, on couvre au mieux une centaine d'hectares. En ULM, en dix heures de prospection, on a couvert un millier d'hectares.' Cette opération devrait être reconduite. Ce département va aussi tenter d'exploiter des photographies aériennes.En Languedoc-Roussillon, la maladie est aujourd'hui présente à l'état endémique, avec des ceps isolés répartis un peu partout. Les traitements maintiennent la population de cicadelles à un niveau très bas, mais il faut assainir le vignoble. 'Les gens arrachent les parcelles contaminées, mais ils n'ont pas toujours conscience de l'intérêt d'arracher les ceps isolés', explique un professionnel. 'Le vecteur, on ne l'éradiquera jamais. Ce qui est intolérable, c'est le cep malade!', ajoute Jean-Michel Trespaillé-Barrau. Mais il est impossible de contrôler que tous les ceps marqués lors de la prospection ont été arrachés. 'On aimerait aller plus loin et au lieu de marquer les ceps isolés, les scier tout de suite', explique Rodriguez Moïse, du groupement de défense d'Alaric. L'idée est la même dans les Pyrénées-Orientales. 'Notre projet est de décapiter et de dévitaliser les ceps isolés que l'on voit, poursuit Henri Guillemont. Le système imaginé consiste à envoyer une lettre aux vignerons, dans laquelle le groupement de défense se propose de prospecter et d'arracher les ceps contaminés. Celui qui refuse cette démarche doit se faire connaître et réaliser ce travail. Ce projet devrait se concrétiser dans au moins une commune cette année.'

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