Le Mondial du vin, organisé tous les deux ans à Bruxelles, reçoit des exposants venus des quatre coins du monde. En revanche, les trois quarts des visiteurs sont originaires de Belgique.
Le Mondial est une manifestation que l'on ne veut pas manquer car le marché belge est important pour notre activité. Voilà le raisonnement de la plupart des exposants rencontrés sur ce salon, qui s'est déroulé du 10 au 12 avril au parc des expositions du Heysel, dans la banlieue de Bruxelles. 'Comparativement à d'autres expositions d'ampleur internationale, le Mondial de Bruxelles est un salon à taille humaine', résume un exportateur d'Afrique du Sud.D'après les organisateurs, 'du point de vue commercial, cette édition 2000 est probablement l'une des meilleures'. La comptabilité des entrées indique un nombre de visiteurs stable (16 200 contre 16 355 en 1998). Selon un sondage, 'les contrats signés et les contacts utiles ont, en moyenne, doublé par rapport à 1998. Le nombre de non professionnels est vraiment négligeable'. Pourtant, le contrôle des entrées laissait à désirer. Avant 10 heures, il était facile de rentrer sans invitation. De plus, le nouvel agencement du parc des expositions ne facilitait pas la tâche du personnel chargé des contrôles... ni l'accès des visiteurs condamnés à traverser des couloirs interminables pour arriver au hall 11.'La clientèle n'est pas assez ciblée', regrettait le représentant d'une grande maison du Languedoc-Roussillon. Même critique émise par un négociant bordelais: 'Il ne faut pas privilégier le nombre de visiteurs au détriment de leur qualité.' Autre constat mis en avant par plusieurs exposants: la concurrence entre les salons de portée internationale. Celle-ci devient d'autant plus forte que les dates des manifestations sont rapprochées: Vinisud (France) en janvier, Prowein (Allemagne) en mars, le Mondial des vins (Belgique) en avril, London International Wine Trade Fair (Angleterre) en mai.... C'est peut-être l'explication de la part relativement faible des acheteurs étrangers sur le salon bruxellois. 'Le Mondial est important pour qui veut prendre des contacts avec des distributeurs belges ou fidéliser un réseaux de clientèle existant', expliquait un producteur italien du Piémont. Analyse confirmée par les chiffres: 74% des visiteurs sont originaires de Belgique, 13% des Pays-Bas, 6% de France et 2% du Luxembourg, le reste (5%) venant d'Allemagne, d'Europe de l'Est, de Scandinavie, de Russie et des pays méditerranéens.Du côté de l'organisation, l'édition 2000 a fait l'objet d'innovations intéressantes. Tout d'abord, le salon, sur trois jours, a permis de concentrer sa fréquentation. Par ailleurs, les stands professionnels ont été rassemblés dans le hall 11, désormais climatisé, alors que les buvettes et autres cafétérias étaient situées dans un hall voisin.Parmi les nouveautés, les organisateurs ont noté l'émergence, sur le marché belge, d'un nouveau type de distributeurs en vins. Baudouin Havaux, directeur général du salon explique: 'A côté du commerce traditionnel, de la grande distribution et de l'Horeca (hôtel-restaurant-café, équivalent belge de notre CHR), le consommateur belge trouve aujourd'hui du vin chez son boucher, son poissonnier et même chez son boulanger-pâtissier.' Autant de nouveaux acheteurs venus sur le salon et auxquels les exposants ont eu parfois du mal à répondre. 'J'ai eu plusieurs contacts avec ces clients semi-professionnels qui souhaitent acheter du vin en direct. Mais je ne peux pas répondre à leur demande pour l'instant, car je n'ai pas encore d'importateur vers lequel les orienter, expliquait un opérateur uruguayen. Je viens d'ailleurs au Mondial pour en trouver un.'