L'usage de l'arsénite de sodium reste un mal nécessaire, tant que nous n'avons pas d'autre méthode de lutte contre l'esca. Cette maladie de dépérissement, qui touchait surtout les vignobles méridionaux, s'étend de plus en plus vers le nord. Aujourd'hui, la plupart des régions sont concernées. Lors du congrès sur l'esca, à Sienne (Italie) en octobre 1999, tous les pays viticoles étaient présents, mais seuls deux d'entre eux, la France et l'Italie, menaient des travaux sur ce thème. A l'Inra, les maladies du bois viennent d'être réintégrées parmi les axes de recherche prioritaires. C'est un premier pas. Mais pour obtenir des résultats concrets, il faut aller plus loin et mobiliser des financements permettant de travailler dans la durée. Les moyens actuels ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le traitement à l'arsénite bloque l'expression des symptômes de l'esca, mais le complexe parasitaire reste présent dans le bois. Dans la plupart des vignobles, 60 à 80% des ceps en sont porteurs. En l'absence de traitements, la mortalité varie entre 3 et 5% par an. Bien sûr, il est toujours possible de remplacer les manquants, mais si la vigne n'avait plus le temps de vieillir, la qualité du vin finirait par être remise en cause.