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Réduire les populations de cicadelles dans les zones encore indemnes

La vigne - n°110 - mai 2000 - page 0

Lorsque les cicadelles sont moins nombreuses, la flavescence dorée progresse lentement. C'est pourquoi certains conseillent de réaliser un traitement préventif dans les zones non contaminées.

Dans les zones voisines des périmètres de lutte où la cicadelle est présente, mais pas le phytoplasme, faut-il suivre une stratégie particulière? 'C'est toute la question du périmètre de lutte qui est posée là', juge Jean-Michel Trespaillé-Barrau. Certains conseillers considèrent qu'inciter les gens à traiter alors que la maladie est absente peut être dangereux. Très vite, ils se démobilisent et ne suivent plus les conseils si cette lutte devient nécessaire. 'Quand la cicadelle est présente et pas le phytoplasme, il ne manque que le détonateur', explique Jean-Claude Laurent, de l'ITV d'Orange. Selon lui, les périmètres de lutte sont trop restreints. Il conseille dans les vignobles pas trop éloignés d'une zone contaminée, mais hors du périmètre de lutte, de prévenir en régulant les populations de cicadelles à l'aide d'au moins un traitement spécifique et ciblé sur la cicadelle. 'Une intervention fin floraison-début nouaison semble assez efficace contre Scaphoideus titanus car il n'y a pratiquement plus de nouvelles éclosions d'oeufs par la suite, dit-il. Dans le cadre de la lutte contre la deuxième génération de tordeuse, on peut choisir des produits reconnus efficaces sur la cicadelle jaune.' A défaut, une intervention, souvent envisagée à partir de la mi-juin contre d'autres ravageurs, peut aussi amener une baisse de la population de cicadelles. D'ailleurs, l'ITV travaille à la mise au point d'une lutte commune contre Scaphoideus titanus, Metcalfa pruinosa et Empoasca vitis (cicadelle verte). 'La plage floraison-nouaison semble être une période stratégique pour positionner une intervention insecticide efficace contre ces trois cicadelles', expliquait Michel Blanc, de l'ITV d'Orange, lors d'Euroviti.Jean-Michel Rieux rejoint Jean-Claude Laurent pour le cas des exploitations en agrobiologie: 'En situation non infestée, il faut faire baisser les populations de cicadelles. Sur une exploitation bio dans le nord du Gard, alors que le phytoplasme est présent au sud du département, et avec une population élevée de cicadelles, on peut conseiller d'utiliser de la roténone pour réduire progressivement cette population. Mais ce discours est difficile à tenir en l'absence de flavescence. On peut aussi recommander d'utiliser des plants traités à l'eau chaude, pour ne pas introduire le phytoplasme dans une zone indemne.' 'On devrait au moins traiter les bois de porte-greffes sur lesquels la maladie est difficile à diagnostiquer', estimait un professionnel, lors d'une table ronde sur la flavescence organisée par l'Inra à Bordeaux.Cependant, la première prévention consiste à sensibiliser les techniciens et les producteurs dans les régions encore indemnes, pour qu'ils puissent réagir dès que le danger se présente.

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