La rampe Undavina devait permettre de réduire les doses d'herbicides et d'avancer rapidement. D'après le Columa,il n'en est rien.
L'application des herbicides de postlevée systémiques, notamment dans l'approche ENM (enherbement naturel maîtrisé), nécessite un soin particulier dans le choix et le réglage du matériel de pulvérisation, et dans le raisonnement des doses de produits. Dans cet esprit, le groupe de travail vigne du Columa/AFPP (1) a testé Enviromist (Undavina). Cette rampe australienne est vendue en France depuis 1998 par le Comptoir du Nouveau Monde, en Gironde.C'est un système d'application contrôlée des gouttes à ultra-bas volume par une pulvérisation centrifuge. Le réglage est entièrement électrique. D'après la notice, cet équipement permet de traiter avec une grande vitesse d'avancement et un débit de bouillie herbicide de 5 à 15 l/ha sur le rang à 15 à 25 l/ha en plein. La pulvérisation est émise sous forme d'un fin brouillard à l'abri d'une cloche étanche, permettant d'optimiser la répartition du produit.Les essais réalisés en 1999 ont été menés dans plusieurs régions par la chambre d'agriculture de Gironde, la Protection des végétaux d'Aquitaine, le BNIC (Bureau national interprofessionnel de Cognac), les ITV de Mâcon et de Montpellier. Ils ont eu lieu dans des situations floristiques variées. A chaque fois, la rampe Undavina a été comparée à un matériel de pulvérisation classique à jet projeté, avec des volumes de 200 à 300 l/ha de bouillie. Les produits utilisés (Roundup et Touchdown) ont été testés aux doses recommandées et à des doses réduites (deux tiers, moitié et un tiers). Dans tous les essais, les résultats concordent. La vitesse d'avancement par exemple, comme avec tout matériel, doit être adaptée à la situation de la vigne et se situer entre 4 et 6 km/h. Une vitesse plus élevée est possible dans la région de Cognac, avec des vignes à 3 m d'interlignes. Pour la diminution des débits par hectare, les essais ont montré les limites de la rampe Undavina, la meilleure efficacité étant obtenue avec des débits de 30-35 l/ha en plein.Pour ce qui concerne les doses de produits, il n'y a pas de réponse tout à fait logique avec la rampe australienne comme avec du matériel classique. Sur une flore d'annuelles et de pluriannuelles de printemps, les résultats à une dose donnée sont en général équivalents quel que soit le matériel, mais sur une flore développée et dense, on constate une infériorité d'Undavina.De plus, avec les deux systèmes de pulvérisation, la réduction des doses (moitié et moins) a conduit à des échecs. La dose aux deux tiers n'est acceptable quant à elle que dans le cadre de l'approche ENM et sur une flore dont la hauteur est inférieure à 10 cm pour la rampe Undavina. Sur des vivaces d'été (liseron et chiendent cynodon), seule la dose recommandée par la firme fournit des résultats satisfaisants, avec la rampe Undavina comme avec la rampe classique. Mais, même dans les situations les plus délicates (été, vignes relativement basses, vent léger), le matériel australien permet des applications sécurisantes.Il offre donc une très bonne sécurité vis-à-vis de la vigne dans l'emploi des herbicides systémiques, et donne des résultats aussi performants que ceux obtenus avec les meilleures rampes classiques, mais avec une vitesse d'avancement de 4 à 6 km/h au maximum, des débits de 30 à 35 l/ha en plein, des doses de produits respectant les recommandations des firmes et adaptées aux différents types de mauvaises herbes. La réduction de doses est uniquement possible sur des adventices annuelles jeunes, comme avec du matériel classique.(1) Columa : Comité de lutte contre les mauvaises herbes.AFPP : Association française de protection des plantes.