ImprimerLe 7 juillet 2000, lors d'une assemblée, le CIVR a été créé. Ce sera la première interprofession française reconnue dans le cadre juridique de la nouvelle OCM.
Après des années de division, les vignerons des Pyrénées-Orientales se sont rassemblés sous une même bannière pour promouvoir leurs appellations. Pour cela, il a fallu beaucoup de persévérance aux présidents des deux interprofessions en place, Armand Ulrich pour le CIVDN (Comité interprofessionnel des vins doux naturels), et Jean-Pierre Bories pour le GIP (Groupement interprofessionnel de promotion). Le 7 juillet, avec le soutien des organisations viticoles et d'une partie du négoce, ils ont créé le CIVR (Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon). Jean-Pierre Bories, producteur, en a été élu président, et Pierre Falloux, directeur industriel de Pernod SA, vice-président.Jusqu'à présent, les vignerons des Pyrénées-Orientales cotisaient au CIVDN pour les vins doux naturels, et au GIP pour les vins tranquilles. La première, créée sous le gouvernement de Vichy, avait une vocation nationale ; la deuxième, instaurée en 1977 dans le cadre de la loi de 1975, concernait uniquement les AOC du département. La nouvelle structure, qui a pour l'instant un statut d'association loi de 1901, devrait être reconnue par le Conseil supérieur d'orientation du ministère fin septembre. Elle relèvera de l'article 41 du règlement européen 1 493/1999 qui fixe la nouvelle OCM (organisation commune de marché), et des articles L.632.1 et suivants du code rural. L'agrément des premiers accords triennaux, déjà en cours d'élaboration, devrait intervenir en novembre ou décembre, ce qui permettrait au CIVR d'entrer en fonction au 1 er janvier 2001. Sa compétence s'exercera sur les aires de production des côtes du Roussillon (215 000 hl), des côtes du Roussillon villages (88 000 hl), de Collioure (15 000 hl), de Muscat de Rivesaltes (150 000 hl), de Rivesaltes (100 000 hl), de Banyuls et de Banyuls grand cru (26 000 hl), de Grand Roussillon (120 000 hl) et de Maury (12 000 hl). Toutes ces appellations ont rejoint le CIVR, sauf l'AOC Maury qui a demandé un délai de réflexion. ' L'assemblée générale compte dix-huit sièges pour les pro- ducteurs et autant pour les négociants. Côté production, nous n'en avons pourvu que dix-sept, et nous espérons que Maury nous rejoindra rapidement ', affirme Gérard Sanson, le directeur. Le CIVR a été structuré en trois sections produits (Collioure-Banyuls, côtes du Roussillon et côtes du Roussillon villages, Muscat de Rivesaltes et Rivesaltes) et en trois commissions transversales (communication, économie, technique et qualité), qui élaboreront des axes de travail communs à tous. Le budget 2001 devrait s'élever à 25 millions de francs et sera alimenté par une cotisation de base de 19 F/hl, complétée d'une cotisation volontaire obligatoire spécifique à chaque produit. La ressemblance de nom entre le CIVR et le CIVL (Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc) ne doit rien au hasard. L'union au sein du département s'accompagne d'une volonté d'ouverture vers l'extérieur, dans le respect de l'identité de chacun. ' Nous avons déjà mené des actions de promotion avec le CIVL, et nous comptons continuer. Nous allons nous retrouver au sein de l'observatoire régional des vins, et nous réfléchissons également à une mise en commun de la station expérimentale de Tresserre ', affirme Jean-Pierre Bories.