En juin dernier, en Champagne, dans l'Yonne et les Charentes, des vignes montraient une chlorose persistante inhabituelle. Un herbicide, le flazasulfuron, aurait accentué ce phénomène sans que l'on puisse encore aujourd'hui expliquer comment. Lorsque cet herbicide a été expérimenté, avant son homologation, aucun observateur n'avait noté de phénomène similaire. Lors des cinquante essais officiels menés en vue de l'homologation, un seul cas de jaunissement temporaire a été signalé. L'explication avancée était une utilisation tardive du produit.D'après Sopra, sur les 17 000 ha traités avec le flazasulfuron en Champagne, 5 000 auraient connu des problèmes cette année. A Chablis, 1 800 à 2 000 ha, sur les 2 600 ha traités, seraient dans le même cas. A Cognac, l'herbicide a été utilisé sur 5 000 ha, les parcelles chlorosées représenteraient une superficie de 435 ha. Début septembre, il restait des zones à problème. Dans l'Yonne, les cépages rouges ont mis plus de temps à se remettre, et des zones demeuraient très chlorosées. Dans les vignes champenoises les plus touchées, les feuilles sont tombées, notamment celles des étages supérieurs. Personne ne sait quelles seront les incidences de ce jaunissement sur les millésimes futurs. Des procédures judiciaires sont actuellement en cours et l'expert judiciaire devrait présenter ses conclusions avant la fin de l'année. En attendant, des enquêtes parcellaires lourdes sont menées pour tenter de comprendre ce qui s'est passé.