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Retour à l'orthodoxie des rendements

La vigne - n°113 - septembre 2000 - page 0

L'Inao s'est félicité du ' repositionnement ' effectué par les comités régionaux. Globalement, les rendements autorisés sont similaires à ceux d'avant la récolte exceptionnelle de l'an passé.

Après la nette augmentation - quasi générale - des rendements en 1999, l'Inao (Institut national des appellations d'origine) reprend sa ligne de conduite habituelle, celle d'un ' garde-fou ' contre les dérapages liés à une recherche systématique de productivité. Sur ce point, le nouveau président, René Renou, dont c'était le premier comité ' rendements ' ce 6 septembre, a valorisé le travail effectué à l'échelon local : ' Les débats sur les rendements ont été menés au niveau des comités régionaux. C'est là que les discussions les plus vigoureuses ont eu lieu. Au final, les demandes examinées à Paris étaient très raisonnables et ce point du jour est passé comme une lettre à la poste. Aucun rendement n'a été revu par le comité national. ' Globalement, les niveaux autorisés sont ceux qui étaient en vigueur avant, ce que certains nomment en coulisses, ' les dérapages de 1999 '. A titre d'exemple, la Bourgogne revient à un plafond limite de classement (PLC) au plus de 20 %. Les Champenois passent à un rendement maximal de 12 600 kg/ha, contre 13 000 kg/ha l'an dernier.Outre la fixation des rendements, les membres de l'Institut se sont prononcés sur les TSA (techniques soustractives d'auto-enrichissement : osmose inverse, cryoextraction, etc.). Le comité national a réaffirmé ' l'interdiction de telles pratiques, sauf à titre expérimental et dûment encadrées '. ' Bien utilisées, les TSA ne dénaturent pas l'expression originale du terroir. Mais attention à ne pas y voir des techniques à tout faire ', a expliqué René Renou. Une commission d'enquête, composée de représentants des vignobles, s'est mise en place avec pour mission de ' fixer, région par région, les limites à l'intérieur desquelles on pourrait utiliser des TSA '. Il s'agit, par exemple, de réfléchir à partir de quel rendement on pourrait faire appel à ces pratiques. Le rapport de la commission d'enquête est attendu pour le printemps 2001. A ceux qui reprochent à l'Institut son extrême précaution, le président a répondu : ' Ici, on est comme au Vatican : quand on donne quelque chose, on ne peut plus le retirer. Il faut donc bien réfléchir avant de prendre une décision... ' Autre grand dossier récurrent, celui de l'étiquetage et de la question de savoir si le nom du cépage peut apparaître dans le même champ visuel que celui de l'appellation. A l'unanimité, les membres du comité national ont répondu par la négative, reléguant la mention du cépage sur la contre-étiquette. René Renou a expliqué les motivations de ce ' vote de conviction ' : ' Le concept de l'AOC repose sur la clef de voûte qu'est le terroir. C'est cet élément qui sert d'identification. Le cépage n'est qu'une composante de l'appellation, un paramètre parmi d'autres. Partant de là, il aurait été contradictoire d'accepter de faire figurer au même niveau le nom du cépage et celui de l'appellation. ' Les seules exceptions permises concernent la quinzaine d'appellations dont le nom, déterminé par le décret de contrôle, fait référence au cépage. Par exemple : Cabernet d'Anjou, Gamay de Touraine, Muscat de Rivesaltes et les AOC alsaciennes... Parmi les autres questions à l'ordre du jour, les professionnels ont débattu du projet de mise en place d'une procédure ' irréprochable ' d'agrément et des orientations de la future charte ' Terroir environnement '.

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