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Quatrième Comité : la profession inquiète

La vigne - n°114 - octobre 2000 - page 0

En tant qu'indications géographiques protégées, les volailles de Challans (Vendée) sont désormais de la compétence du quatrième Comité national de l'Inao. Espérons qu'elles feront bon ménage avec les poulets de Bresse (AOC) et le bon vin.

'Lorsque l'idée d'un quatrième Comité Inao sur les indications géographiques protégées nous a été présenté, nous avons fait part de nos inquiétudes. Ce nouveau Comité est créé et nos inquiétudes se confirment. ' Cette remarque d'un producteur siégeant au Comité des vins est révélatrice de l'état d'esprit de la profession face à une nouvelle extension des compétences de l'Inao.La réforme du début des années 90 et l'adjonction au Comité des vins, de deux Comités supplémentaires pour les AOC laitières et agroalimentaires avaient fait couler beaucoup d'encre. Dix ans plus tard, toujours la même question : l'Institut aura-t-il les moyens d'assurer ces nouvelles missions ? Le décret du 13 septembre 2000 (Journal officiel du 15 septembre) vient modifier celui du 15 avril 1991, portant sur l'organisation et le fonctionnement de l'Inao. Désormais, il assure le contrôle des conditions de production des produits bénéficiant d'une indication géographique protégée (IGP). Ce signe distinctif européen a été institué en 1992. Réglementairement, seuls les produits ayant obtenu un label ou une certification de conformité peuvent en bénéficier. La mention d'une indication géographique est susceptible d'être faite ' chaque fois qu'une qualité déterminée, la réputation ou une autre caractéristique d'une denrée peut être attribuée au lieu où elle est produite et/ou transformée, et/ou élaborée '. Considérant que l'Inao est ' le spécialiste des questions d'origine ', il était logique de lui donner cette compétence en matière d'IGP. Sur le principe, certains font tout de même valoir que ' l'IGP correspond surtout à la logique normative des organismes certificateurs ' et ' que le lien avec le terroir est plus ténu qu'en matière d'AOC '. Là où les esprits s'échauffent véritablement, c'est sur les moyens supplémentaires attendus pour faire face à ce surcroît de travail. Pour cette année, l'Institut a reçu l'assurance que huit postes de fonctionnaires seront créés. En coulisses, on remarque qu'il ' aurait fallu avoir des engagements à plus long terme, car le système des IGP risque de monter rapidement en puissance '. Du côté des professionnels, beaucoup craignent qu'en l'absence de moyens suffisants, la réorganisation de l'Inao ne se fasse au détriment de la filière à AOC, en particulier celle des vins, ' pourtant à l'origine du succès du concept d'appellation '. Philippe Feneuil, président de la Confédération nationale des AOC (Cnaoc), a déclaré, lors de la visite du ministre de l'Agriculture au dernier comité national de l'Inao, le 6 septembre : ' L'Institut représente 80 millions de francs dans le budget de l'Etat (...). C'est à peine plus que ce que viennent d'obtenir les vins de pays pour leur promotion. Nous nous en félicitons, mais nous considérons qu'un soutien complémentaire doit favoriser la promotion des vins à appellation d'origine. '

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