L'année 2001 restera celle de toutes les galères pour l'Inao. ' Tout se passe comme s'il y avait une volonté politique de détruire l'Institut ', a même déclaré le président du comité régional d'Aquitaine, visant indirectement le ministère de l'Agriculture. Si les réformes de fond sont difficiles à mener et divisent le comité national, les causes du malaise sont à chercher du côté du rôle et du budget de l'Inao. Depuis l'intégration des indications géographiques protégées (IGP) en 1999, le tonnerre grondait : surcharge de travail, missions mal définies, moyens insuffisants... et un déménagement raté du siège parisien. L'orage a éclaté début octobre avec une grève massive des agents pendant une dizaine de jours. L'Inao compte 250 agents, dont 60 à Paris, et 26 en centres régionaux. Des avancées sur les conditions de travail ont été obtenues, et un séminaire a eu lieu en décembre pour poser les bases d'une nouvelle organisation.
Côté budget, Jean Glavany a toujours défendu, par les mots, les missions de l'Inao, mais il a trouvé plus facilement des millions de francs pour distiller des vins invendables que quelques liasses pour aider l'Inao à boucler son budget 2002. Résultat : deuxième grève mais, cette fois, des professionnels. Début novembre, ils ont boycotté un comité national des vins et eaux-de-vie. Une première ! Il a fallu un ' rodéo ' budgétaire, fin décembre, pour rattraper le coup : le ministère a trouvé 1,22 Meuros (8 MF), les professionnels s'engageant sur 0,61Meuros (4 MF) supplémentaire. Le travail a repris mais les cicatrices sont là et les budgets de l'Inao ne sont toujours pas pérennisés. ' Cette affaire sent la politique nauséabonde ', déclare un professionnel. Espérons que personne ne cassera un ' jouet qui marche '.