Sauternes veut se désaisonnaliser

La commercialisation du sauternes (6 millions de bouteilles) souffre de deux handicaps que les professionnels veulent combler. Le premier est celui de la saisonnalité des ventes : ' 80 % des achats effectués par les consommateurs français s'effectuent sur les trois derniers mois de l'année ', explique Hubert Mussotte, président du syndicat. Pour ' changer les habitudes ', les producteurs et les négociants de ce liquoreux girondin s'associent à Casino et Leclerc pour promouvoir leur vin au mois de mai, à l'occasion de la fête des mères. L'objectif est de créer un deuxième pôle de consommation.
L'opération est menée depuis deux ans. En 1999, la première édition a permis une hausse de 12 % des ventes dans les magasins. Pour cela, les bouteilles ont bénéficié d'une mise en avant, tant dans les catalogues que dans les magasins (têtes de gondole...). La gamme des prix débute à 59,90 F. Au total, une trentaine de références sont présentes dans l'ensemble des enseignes. Lié au premier, le deuxième handicap est celui de l'association du sauternes avec le foie gras. Une alliance luxueuse mais qui ne plaide pas en faveur de la démocratisation du liquoreux ! ' Il nous fallait diversifier les occasions de consommation. Et montrer que de nombreuses autres synergies heureuses sont possibles, notamment avec des mets très simples. C'est la raison de l'animation organisée du 22 novembre au 23 décembre dans les magasins Monoprix, visant à associer les sauternes Barsac avec le roquefort Société ', expose-t-on.
Parmi les pistes à suivre pour développer la fréquence de consommation de sauternes, le syndicat croit également aux mérites des demi-bouteilles. ' Dans l'univers concurrentiel des vins liquoreux, on a vu beaucoup d'opérateurs opter pour les 50 cl. Ces petits conditionnements sont bien mieux adaptés aux repas en tête-à-tête. Chez nous, on préfère les 37,5 cl ', note Hubert Mussotte. Quant à créer une bouteille syndicale, le responsable déclare : ' on y réfléchit '.