Des vignes coupe-feu bien utiles

Des incendies ont successivement ravagé le massif de la Sainte-Victoire, de l'Arbois à Aix-en-Provence, de l'Etoile à Marseille et des Alpilles aux Baux-de-Provence ces dernières années. Ils ont réactivé la réflexion concernant une reconquête des zones agricoles dans ces espaces. La chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône a réalisé des études sur l'Arbois et l'Etoile pour réfléchir à la mise en place de coupures vertes stratégiques. La première a abouti à la signature d'une convention de mandat avec la communauté de commune du pays d'Aix, qui instaure la plantation d'oliveraies entretenues par des agriculteurs dès l'an prochain. La seconde prévoyait l'implantation de vignes dans certains secteurs du massif de l'Etoile mais elle a été classée sans suite par la ville de Marseille. Il semblerait qu'un différend portant sur l'exploitation des parcelles concernées soit à l'origine de l'abandon du projet.Concernant le massif des Alpilles, la chambre d'agriculture a dû attendre deux ans pour obtenir les crédits du département, de la région et l'accord du syndicat mixte des communes des Alpilles nécessaires à la conduite de l'étude d'implantation de vignes coupe-feu. Aujourd'hui, des techniciens sont sur le terrain pour localiser les lieux adéquats. Dans ce contexte, la région de Banyuls (Pyrénées-Orientales) peut servir d'exemple : on a réussi à y installer 150 ha de vignes coupe-feu entre 1988 et 1999. Le projet d'aménagement de ces vignes était intervenu en 1986, à la suite d'un incendie qui avait ravagé 2 000 ha de garrigues autour de la ville.