Conformément à sa condamnation, Lucien Moutard, président du syndicat aubois de la Champagne vitivinicole, arrachera le 30 avril ses vignes plantées hors de l'aire d'appellation. Cette parcelle était apte à produire du champagne, mais c'était avant la révision de l'aire décidée dans les années 60. En 1927, 16 000 ha étaient aptes à produire du champagne dans l'Aube. Aujourd'hui, seuls 6 500 ha le demeurent. Lucien Moutard compare cette évolution à celle de la Marne, où la surface est passée de 19 500 à 22 000 ha. Selon lui, la loi du 11 février 1951 permettait à l'Inao de réviser le classement afin d'en corriger les omissions, mais pas d'en exclure des parcelles, comme ce fut le cas. ' La loi parle de corriger des erreurs ou des omissions ', précise Philippe Béliard, de l'Inao d'Epernay. ' Il faut resituer la période de révision dans le contexte de l'époque. Dans l'Aube, ceux qui s'engageaient dans la viticulture étaient courageux. ' Ironie du sort ? La parcelle à arracher est attenante à celle qui a valu à Lucien Moutard un coup de coeur au ' Guide Hachette '. Convaincu que les vignerons aubois sont victimes d'une injustice, on veut porter ce dossier devant la Cour des droits de l'homme.