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Coup de chapeau au pigeage m écanique mobile

La vigne - n°121 - mai 2001 - page 0

Chaque salon offre son lot de nouveaux pigeurs mécaniques. Allant de cuve en cuve, ils enfoncent le marc pour mieux en extraire la couleur. Voici quelques- unes des solutions proposées pour immerger le chapeau de marc.

'Le pigeage est dans l'air du temps ', lançait un exposant lors d'un salon professionnel. Depuis deux ou trois ans, ces lieux foisonnent de nouveaux outils de pigeage mécanique, mais aussi de cuves spéciales ou de mécanismes de remontage sophistiqués qui améliorent l'extraction de la couleur.Les outils pigeurs vont de cuve en cuve, accrochés à des rails, roulant sur les cuves, ou déplacés par l'homme. ' Le surcoût d'une cuve autopigeante est d'environ 40 000 F. Chaque système mobile est donc rentable à partir d'un certain nombre de cuves ', explique un fabricant. Mais attention, ces outils ne s'adaptent pas à tous aux chais existants. Le robot pigeur de CSC (Le Coteau, Loire) a été breveté en 1987. La partie en Inox qui enfonce le marc ressemble à une antenne parabolique. Son diamètre varie de 500 à 800 mm. Elle peut suivre un trajet oblique pour atteindre les zones proches des parois. ' On fait du sur-mesure à chaque fois, explique Didier Le Port. Ce robot est rarement installé sur de l'existant. Le plus souvent, il est conçu avec la cuverie. Les volumes équipés vont pour la plupart de 100 à 450 hl, pour un coût de 150 000 et 200 000 F HT. ' Comme celui de CSC, l'outil d'Albrigi (Italie) peut pivoter à l'horizontal pour passer sous les poutres et aller d'une cuve à l'autre. C'est un cône en Inox de 90 cm de diamètre qui enfonce le chapeau. ' Pour une cuve de 2,50 m de diamètre, il faut faire une cheminée spéciale de 1,40 m de diamètre pour permettre au cône d'arriver à 10 cm des parois ', indique Serge Tomiet, de Delta Sud (Tonneins, Lot-et-Garonne), distributeur d'Albrigi. Des tulipes plus petites existent pour des cuves moins grandes, cet outil étant destiné à des contenants de 25 à 150 hl. ' Sur une cuve existante, il est délicat à installer, mais sur des garde-vins, une adaptation est possible. ' Le coût de la tulipe, du vérin et du branchement pneumatique, sans à-côtés ni rails, est d'environ 20 000 F HT. Chez Tec Inox (Le Coteau, Loire), deux ou trois disques, ajourés ou pleins, portés par un bras en Inox, enfoncent le marc. Ce monobloc nécessite une cheminée de 1,20 à 1,60 m de diamètre, mais permet de travailler dans des cuves de 150 à 750 hl. Une motorisation assure le déplacement du châssis qui porte le matériel. Cet outil coûte entre 220 000 et 360 000 F HT selon son degré d'automatisme. ' Mais il est pratiquement impossible de l'installer sur de l'existant ', précise Gérard Martin. Demoisy (Beaune, Côte-d'Or) propose une coupelle qui s'ouvre ou se ferme au cours du pigeage. ' Le critère limitant pour installer cet outil, c'est le diamètre de la coupelle. Au-delà de 1 200 mm, la pression à appliquer est trop forte pour enfoncer le marc. Le plus petit diamètre réalisé est de 600 mm, la taille standard étant 800 mm ', indique-t-on. La coupelle se déplace latéralement sur son portique. ' L'idéal est de l'utiliser sur des cuves ouvertes, toutes les parties du marc sont alors accessibles ', poursuit-on chez Demoisy. L'investissement va de 73 500 à 105 000 F, hors installation. Chez Delta Cave OEnologie (Jonquières, Vaucluse), l'outil pigeur ressemble à une poutre de section trapézoïdale. C'est un caisson hermétique en Inox, muni d'ailettes qui se mettent à plat durant la phase de descente, et empêchent le marc de remonter en phase ascendante. Après chaque pigeage, le caisson effectue un cinquième de tour avant de repartir. Sa longueur est variable. Sur une cuve ouverte, il suffit de laisser 4 cm de marge entre ses extrémités et la paroi. Pour les cuves fermées, le diamètre de la cheminée doit être d'au moins 1 m pour le laisser passer. Une fois dedans, son axe se déplace afin d'atteindre toutes les parties du chapeau. Les cuves équipées font 100 hl environ, une étude est en cours pour outiller des logements de 200 hl. Sans chemin de roulement, avec un pigeage automatique mais un déplacement manuel, ce système vaut environ 180 000 F HT.Chez Seguin Moreau (Cognac, Charente), l'Assistant de pigeage est constitué d'une couronne qui se fixe sur la trappe de la cuve. Dessus se place un vérin pneumatique qui commande le mouvement d'une perche télescopique terminée par une palme. L'opérateur peut piger dans toutes les directions, enfoncer le chapeau, percer ou retourner le marc. La couronne pèse 15 à 18 kg, le vérin un peu plus. Le caviste peut donc transporter ce matériel sans problème. Destiné à des cuves de 100 à 120 hl, il coûte 38 000 F HT. L'outil proposé par Fabbri (Entraigues, Vaucluse) se fait petit pour s'introduire dans la cuve, puis se déploie au dessus du marc. Il peut même couvrir la diagonale d'une cuve de section rectangulaire. S'il passe par une cheminée de 700 mm, il pourra se déployer sur 1 800 mm de long. Si la trappe fait 1 000 mm de diamètre, sa longueur maximale sera de 2 800 mm. ' Il a été installé sur des cuves parallélépipédiques de 320 hl. Les cuves cylindriques équipées font 200-250 hl ', indique Christophe Reboul. La commande du pigeage est entièrement manuelle. Lors de la première descente, l'outil, fermé, troue le marc. Puis, petit à petit, il s'ouvre. ' Seuls deux patins, placés aux extrémités de l'outil, appuient sur le marc. L'enfoncement se fait par touches successives ', poursuit Christophe Reboul, estimant le coût à 110 000 F. Le pigeur Saby-Clavel (prix indicatif 80 000 F) est aussi à géométrie variable. C'est un cylindre que l'on introduit dans une cheminée dont le diamètre minimal requis n'est que de 49 cm. Deux pales, entraînées par une vis sans fin, se déplient et glissent à la verticale. Lorsqu'elles ont terminé leur course vers le bas, elles se replient, remontent, effectuent un huitième de tour avant de reprendre un mouvement descendant très doux, qui évite toute trituration des parties solides. Cette vitesse lente, combinée à une faible surface d'appui, entraîne un retournement des couches du chapeau. Ces pales se déploient sur 1,80 m, leur utilisation est optimale dans une cuve de 2 m de diamètre. ' Mais le travail reste de qualité dans des cuves de 2,60 m, grâce à des phénomènes de convections autour des pales, indique Guillaume de Jarnac, de la tonnellerie Radoux (Jonzac, Charente). On fait du bon travail sur des volumes de 50 à 180 hl. ' Socma (Narbonne, Aude), après le Turbopigeur, a conçu un outil mécanique qui passe par des trappes de 1 m de diamètre. ' Mais on peut aller en dessous ', assure Jo Ferrandez. Constitué de trois bras, cet outil se plie pour rentrer dans la cuve, puis se déplie. Les bras pénètrent de biais dans le marc, et favorisent l'évacuation du CO 2. Offrant une faible surface de contact avec le chapeau, ils n'appliquent pas une pression excessive sur la matière solide. Enfin, Pierre Guérin (Mauze, Deux-Sèvres), concepteur de cuves autopigeantes depuis 1976, s'intéresse aux pigeurs mobiles et testera des prototypes lors des prochaines vendanges.

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