ImprimerChaque syndicat devra mettre en place des commissions de contrôle des conditions de production. Elles opéreront par parcelle et commenceront par la taille.
'Ce sont deux textes majeurs qui ont été approuvés aujourd'hui. ' René Renou, vigneron en val de Loire et président du comité vin de l'Inao, a même employé le mot ' historique ' pour qualifier le comité national, qui s'est tenu à Paris les 5 et 6 septembre. Le premier texte concerne le contrôle à la parcelle : ce qui existe déjà dans des appellations pilotes va être généralisé à tout le vignoble. Le projet de décret a été adopté, il sera voté lors d'un comité exceptionnel, fin novembre. Le principe est simple : chaque syndicat mettra en place des commissions composées de vignerons et de responsables de l'Inao. Elles visiteront des parcelles de l'appellation pour y contrôler le respect des conditions de production (taille, rendement, propreté des vignes...). Un premier passage s'effectuera lors de la taille, un deuxième au début de l'été et un troisième pour les vendanges. ' Il s'agit de faire de la pédagogie et de repérer les parcelles mal tenues. La commission avertira le vigneron s'il y a un problème. S'il le corrige, ça va, sinon la parcelle ne pourra pas produire d'AOC ', indique-t-on. En ajoutant : ' Si un vigneron prend la commission de haut et lui refuse l'accès à l'une de ses parcelles, toute sa propriété sera déclassée . ' Le système doit être opérationnel cet hiver pour des parcelles potentiellement déclassées dès la récolte 2002. ' Notre viticulture est critiquée par des acheteurs et la presse, elle doit être irréprochable ', ajoute le président du comité.
Deuxième texte : l'agrément. Le décret avait déjà été adopté en début d'année, et c'est l'arrêté d'application pour les vins tranquilles qui a été finalisé. Reste les applications pour les effervescents et les vins doux naturels. L'application de cette réforme est aussi prévue pour la vendange 2002. Les Bourguignons, les plus réticents à cette réforme ' auront peut-être un délai supplémentaire d'adaptation, mais ils devront y passer ', ajoute-t-on.
Sur le front des rendements, habituel ' gros morceau ' du comité de septembre, tout s'est passé très vite. ' Plus personne ne demande des rendements élevés, les vignerons sont beaucoup plus raisonnables. ' La dernière décision de ce comité concerne la machine à vendanger dans le beaujolais : malgré l'interdiction, certains ont décidé de l'utiliser... mais ils ne pourront déclarer que du bourgogne grand ordinaire. Reste à savoir comment vont s'effectuer les contrôles. Dernier point : comme prévu, l'Inao quittera prochainement ses locaux des Champs-Elysées pour s'installer à quelques centaines de mètres de la plus belle avenue du monde.