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Près de 400 MF pour distiller

La vigne - n°125 - octobre 2001 - page 0

Jean Glavany a mis beaucoup d'argent pour distiller des vins de table invendables. En même temps, l'Inao est en grève par manque de moyens. Un contraste choquant.

Le Midi appelle une nouvelle fois à l'aide. Les vins de table et de pays français, essentiellement produits en Languedoc-Roussillon, connaissent une crise grave. 5 millions d'hectolitres (un tiers de la production de la région) n'auraient plus de débouché commercial. Après une distillation de 3,8 Mhl la campagne dernière (même si une partie de cette quantité sera physiquement distillée cette année), c'est à nouveau 4 à 5 Mhl qui passeront à la chaudière en 2001-2002. Le dossier doit être défendu à Bruxelles. Coût de l'opération ? Entre 320 et 400 MF selon l'issue des pourparlers.
Cette distillation est la principale mesure annoncée le 25 septembre, à l'issue d'une table ronde au ministère. ' Nous sommes plutôt satisfaits, même si distiller n'est pas un programme d'avenir ', a expliqué Jean Huillet, coopérateur héraultais et président de la fédération nationale des vins de table et de pays. Il faut dire que Jean Glavany, qui avait adopté un ton ferme depuis plusieurs mois sur le sujet de la crise du Midi, s'est montré subitement plus conciliant. L'explication se trouve dans une lettre qu'il a adressée à Lionel Jospin quelques jours auparavant, expliquant qu'il fallait être compréhensif avec les revendications méridionales ' car cette population est, en général, d'une sensibilité proche de celle du gouvernement '. ' Non seulement les élections approchent, mais le ministère de l'Agriculture avait une peur bleu d'un embrasement du Midi, d'autant qu'une visite à Montpellier de Jacques Chirac était prévue de longue date, le 4 octobre. Il aurait été dommage pour le gouvernement qu'il en tira profit ', explique un observateur.
Pour ' habiller ' cette distillation, d'autres dispositions plus structurelles de saupoudrage ont été annoncées, le tout étant pompeusement intitulé ' Plan d'adaptation de la viticulture ' (!). Elles concernent notamment des aides au regroupement de caves coopératives et l'embauche de techniciens.
Après cette réunion ' pompier ', qui aura au moins le mérite de soulager des vignerons vraiment en difficulté, il serait temps de mettre en place de vraies mesures préparant l'avenir d'un vignoble méridional qui a un immense potentiel... mais pas pour tous ses vins, ni pour tous ses coopérateurs actuels.

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