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Faut-il revenir à la distillation obligatoire et à l'arrachage ?

La vigne - n°127 - décembre 2001 - page 0

Le secteur des vins de table français est en crise. Malgré les 3,8 Mhl distillés au cours de la campagne dernière, il ne s'est pas redressé. Pour la campagne actuelle, avec des stocks à la hausse et une récolte 2001 faible dans le Languedoc - principal vignoble concerné -, distiller est encore nécessaire. 4 à 5 Mhl devraient passer à la chaudière, au titre des distillations article 29 (distillation alcool de bouche) et article 30 (distillation de crise). Au plan européen, c'est plus de 14 Mhl qui sont concernés (seulement pour l'article 29, le 30 se déclenchant plus tard) pour une récolte estimée à 166 Mhl. Cette crise communautaire, qualifiée de structurelle, est la première depuis la mise en place de la nouvelle organisation commune de marché (OCM) de 1999. Sous le régime précédent, la distillation obligatoire et l'arrachage définitif (payé environ 50 000 F/ha) étaient les deux piliers d'une politique européenne visant à éliminer des volumes. Dans l'euphorie des années 1996-1999, ils ont été abandonnés... pensant que l'on n'en aurait plus jamais besoin ! Mais les faits sont têtus et les outils actuels s'avérant inefficaces - les distillations ne sont que volontaires et les cours ne repartent pas à la hausse -, l'opportunité du retour à ' l'ancien dispositif ' revient en filigrane. Comme ce schéma est traumatisant, personne n'en parle encore ouvertement. Mais les coopérateurs du Midi sont désormais favorables à une distillation obligatoire, modulée en fonction des rendements, ainsi qu'à un arrachage temporaire. Les pouvoirs publics vont également dans ce sens puisque Jean Glavany a demandé en novembre à Bruxelles, conjointement avec ses collègues espagnols et italiens, une réforme de l'article 30 afin qu'un pays, par subsidiarité, puisse rendre cette distillation obligatoire. Face à cette crise, le Comité régional d'action viticole, (Crav) appelle à un rassemblement le 19 décembre.
Le 29 novembre, un commando cagoulé a vidé les cuves d'un négociant du Languedoc.



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