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Hongrie, la difficile relance du tokay

La vigne - n°127 - décembre 2001 - page 0

'Les vins liquoreux de Tokay sont difficiles à obtenir. C'est tous les ans un pari, mais quelle récompense au final : tous ceux qui les découvrent apprécient . ' Cette remarque d'un producteur de Tokay (300 km à l'est de Budapest, en Hongrie) pourrait très bien être prononcée par un vigneron de Loupiac (Gironde) ou de Monbazillac (Dordogne). Les liquoreux sont souvent des vins appréciés, charmeurs avec leur taux de sucre... mais difficiles à commercialiser car difficiles à consommer. D'après des estimations de responsables locaux (aucune statistique officielle n'existe actuellement), le tokay aszu (liquoreux) représente 5 000 hl annuels sur un total de 250 000 hl produits dans la région. ' Heureusement que des investisseurs étrangers aux reins solides sont là , souligne un Français travaillant sur place, sinon... '
Les raisons des difficultés de commercialisation sont multiples : une typicité du produit non calée (la vieille école des vins oxydés, la nouvelle avec des vins plus fruités) ; le long retour sur investissement ; les stocks de qualité médiocre d'avant la privatisation de 1991, qui pèsent toujours sur les marchés... et surtout les mauvaises habitudes.
' Des milliers de petits producteurs hongrois vendent leur tokay aszu au reliquat de la ferme d'Etat, sans politique qualitative , regrette un professionnel. La trentaine de bonnes propriétés de la région ne parvient pas à tirer un ensemble disparate. Par ailleurs, pour des raisons sociales, l'Etat subventionne ces ventes de raisin plutôt que les entreprises souhaitant exporter. ' Du coup, un débat existe sur l'avenir de ce vin liquoreux, et donc sur l'opportunité de développer les blancs secs à base du même cépage, le furmint. ' Si l'aszu se vend difficilement, pour le blanc sec, c'est pire encore, tranche un responsable. L'aszu de Tokay est le coeur de la viticulture hongroise... et il procure des revenus à l'hectare supérieurs, même s'il ne s'agit que de petits volumes. '
Pour les liquoreux, la difficulté est aussi de trouver des moments pour leur consommation. ' Nous sommes sur des marchés de niche avec des produits de qualité, élevés plusieurs années sous bois, dont le prix est entre entre 30 et plus de 100 F la bouteille d'un demi-litre (contenant standard). A l'apéritif, pendant le repas, accompagnant le fromage ou le dessert, tout est posible. Mais sur ces créneaux, les concurrents sont nombreux ', analyse un responsable marketing.


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