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Agrovina : l'ingéniosité suisse

La vigne - n°129 - février 2002 - page 0

Alain Zufferey, chaudronnier et vigneron suisse, propose de se passer de pompe. Il remonte ses rouges et transfère ses vins à l'aide d'une poche qu'il gonfle et dégonfle. Il a présenté son concept à Agrovina, qui s'est tenu du 23 au 26 janvier en Suisse.

Lors de la précédente édition d'Agrovina, les écoles d'ingénieurs de Changins et de Genève présentaient leur projet d'Oenocolor. Cette année, elles sont revenues pour annoncer que leur appareil a vu le jour. Il tient dans la main, ce qui représente, paraît-il, un tour de force en matière de miniaturisation. Il mesure la turbidité des moûts, trois nuances de la couleur des vins (jaune, rouge et bleue) et leur teneur en acide tartrique, en fer et en éthanal. Cependant, il coûtera plus cher que prévu. Ses concepteurs pensaient le sortir à 500 FS. La société qui le commercialise, BLH (Carouge, tél. : (41).223.07.78.10.), en demande le triple, soit 1 000 euros (6 560 F). A ce prix, il reste accessible pour les producteurs, ce qui était l'objectif initial.
En 2000, on avait découvert également une floraison d'accessoires pour les chenillettes. Cette fois, ce n'est pas le cas. Les gammes des constructeurs locaux sont stabilisées. Seul, Chappot annonce des améliorations, parmi lesquelles l'augmentation du couple de ses moteurs hydrauliques et la finalisation de la série Tyrol, composée de chenillettes pourvues d'un siège. Comme ses confrères, il doit compter avec un nouveau concurrent : Yanmar, constructeur japonais, connu jusqu'à présent pour ses moteurs de bateaux. Un concessionnaire suisse a misé sur cette marque, qui vient de sortir son premier modèle hydrostatique, doté d'un moteur de 10 ch et aux masses bien réparties. Il le vend 7 500 euros HT (49 197 F) avec un plateau élévateur et basculant.
L'idée la plus surprenante est celle d'Alain Zufferey (Chippis, tél. : (41).274.55.72.28.), un chaudronnier, propriétaire d'un petit vignoble en Suisse. Il est venu exposer sa cuve à poche, complétant ainsi la longue liste des cuves spéciales. L'outre est taillée dans un textile alimentaire auquel le tartre n'accroche pas. Fixée à deux barres qui traversent la cuve de part en part, elle se gonfle et se dégonfle sous les ordres d'un automate. Elle remplit ainsi trois fonctions. Pendant la fermentation des rouges, elle sert au remontage. En se gonflant, elle plaque le marc contre les parois de la cuve et contre une trémie qui l'empêche de sortir par le haut. Seul, le jus traverse la trémie. Il monte jusqu'à une sonde. Dès qu'il l'atteint, l'automate coupe l'arrivée d'air. Le marc est totalement noyé. Au bout d'un temps programmé par l'utilisateur, la poche se vide. Le jus lessive à nouveau le marc, cette fois en sens inverse. Voilà un remontage réalisé sans qu'aucune peau n'ait été brutalisée.

La même poche sert à l'ouillage et au transfert du vin entre des cuves de même niveau. Pour qu'elle remplisse cette seconde fonction, il faut équiper la cuve de départ d'une vanne à bille, qui se ferme à la moindre surpression et s'ouvre à la plus légère dépression. Lorsque la poche se gonfle, le vin n'a alors pas d'autre choix que de sortir par le bas et rejoindre, tout en douceur, son lieu de destination. A tous moments, la pression régnant dans l'outre est contrôlée. Dès qu'elle dépasse un seuil de sécurité programmé, l'automate stoppe toute arrivée d'air.
Alain Zufferey, qui n'avait pas encore établi de tarif bien défini, annonce qu'il faut compter entre 1 300 et 2 000 euros (entre 8 527 et 13 119 F) pour l'armoire de commande et près de 340 euros (2 230 F) par poche. Avant d'arriver sur le parc d'exposition de Martigny, il n'avait pas encore commercialisé son système. Il l'avait simplement expérimenté dans son chai où il produit 5 000 bouteilles par an.

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