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Enomaq : tout pour la barrique et l'extraction

La vigne - n°129 - février 2002 - page 0

Le brûleur pour pastille de soufre et son support de rangement étaient l'une des nouveautés du salon Enomaq, à Saragosse (Espagne). Il y avait aussi de quoi entonner et soutirer les vins, empiler les fûts, humidifier un chai et améliorer l'extraction de la couleur des rouges.

La modestie n'étouffe pas In. Via (Vilafranca del Penedes, tél. : (34).938. 90.24.18.). Ce fabricant a tout bonnement baptisé sa canne ' intelligente '. Au visiteur d'Enomaq, il a expliqué qu'elle méritait amplement ce qualificatif. Elle sert à la fois à l'entonnage et au soutirage. Elle arrête la pompe lorsque le niveau de remplissage défini par l'utilisateur est atteint. Ce niveau est réglable pour tenir compte du volume de mousse dégagé. Lors du soutirage, la canne détecte un niveau bas, lui aussi réglable, pour éviter d'absorber les lies. A ce moment, elle coupe la pompe ou l'arrivée de gaz selon la version choisie. In. Via a également présenté un système de remontage reposant sur l'emploi d'une pompe immergée, offrant de hauts débits pour inonder le marc.
Pour laver les fûts vides, il suffisait de se retourner. En face d'In. Via, Grupo Hibursa (Burgos, tél. : (34).947. 47.47.30.) a exposé un poste semi-automatique qui rince à grande eau, puis décape à l'eau sous pression et finit par stériliser à la vapeur. A deux pas de là, Ekinsa (Castejon, tél. : (34).948.77.03.50.) avait couvert son stand de photos montrant toute la diversité de ses équipements, depuis le lave-barrique manuel jusqu'aux lignes entièrement automatisées. Grupo Hibursa venait d'installer un écran de contrôle sur ses boîtiers de commande afin de faciliter la programmation des temps de lavage et d'égouttage.
Chez Estalaconcept (Selva de mar, tél. : (34).972.12.61.76.), on trouvait de quoi mécher les fûts propres : de jolis brûleurs sur lesquels on plante une pastille de soufre. Ils emprisonnent toutes les cendres issues de la combustion, derrière une fine grille. Ils se rangent sur un support qui en accueille onze. Il en faut autant pour mécher sans s'arrêter. Didier Soto, leur concepteur, a calculé que quatre minutes s'écoulent entre la pose du premier et du onzième brûleur. Après ce laps de temps, la première pastille ne dégage plus de fumée. Il peut la retirer sans risque d'être irrité et aller mécher la douzième barrique.
Didier Soto avait encore d'autres choses à montrer : une bonde et un diffuseur pour le remontage. Sa bonde est en silicone. On la compresse par un petit bras de levier. Si vous lui faisiez remarquer que d'autres y avaient pensé avant lui, il attirait votre attention sur un petit galet de roulement. Il vous expliquait que ce détail change tout, car il permet de comprimer fortement et sans effort la silicone. Ainsi, sa bonde s'arrime solidement aux barriques. Elle ne risque pas de tomber lorsqu'elle se retrouve en bas. On peut remettre les lies en suspension en faisant tourner sur eux-mêmes les fûts logés sur des supports pourvus de roulettes. Aucun risque de perdre du vin.
Quant au diffuseur, il est pourvu de quatre pales qu'un moteur fait tourner. Didier Soto en a déterminé la forme afin que le vin ne coule pas simplement en parapluie, mais qu'il se disperse sur toute la surface du chapeau et le noie. Ces articles devraient être distribués en France par Viniforce (Béziers), les onze brûleurs et leur support coûtent 146,80 euros (963 F), le brûleur seul est à 11,60 euros (76 F).
Non loin d'Estalaconcept, Solatec Murray (Barcelone, tél. : (34).932.09.88.02.) présentait le système Optiguide (tél. : (972).29.59.32.06.) d'humidification de l'atmosphère des chais, conçu en Israël. Les buses qui génèrent le brouillard ont une grande ouverture. De ce fait, elles ne se bouchent pas. Elles éclatent l'eau en un fin brouillard par un effet venturi provoqué par l'injection d'air comprimé. Elles sont raccordées à une sonde capable de mesurer jusqu'à 98 % d'humidité sans être influencée par la condensation, car elle s'en débarrasse, se nettoyant automatiquement. L'exposant a fourni aux visiteurs un tableau selon lequel, en passant de 60 à 95 % d'humidité relative, on divise par quatre la consume dans un chai à 14°C. ' En un an, vous amortissez nos installations ', a-t-il assuré sans vouloir donner aucune indication de prix. Sur ce plan-là, son concurrent Zarzuella (Las Rozas, tél. : (34).916.37.45.11.) n'a pas été plus loquace que lui. Lui aussi avait accroché quelques buses à son stand, mais à la différence de celles d'Optiguide, elles fonctionnent sous pression comme celles d'un pulvérisateur.
Dernière nouveauté remarquable : l'excavatrice de Herpa SA (Barcelone, tél. : (34).932.07.15.08.). Ce chaudronnier ne l'a pas emmenée à Saragosse par crainte des copieurs. Sur son stand, il n'a exposé que des cuves de sa fabrication, des filtres et des osmoseurs italiens. En revanche, il a montré à qui le voulait une vidéo enregistrée sur un portable. Sur ce film, on voyait l'excavatrice à l'oeuvre, sortant le marc d'une cuve de macération carbonique. Il faut imaginer une sorte de très longue tronçonneuse, mais au lieu d'une chaîne coupante, c'est une chaîne hérissée de pales que l'on introduit par la porte d'une cuve qui doit obligatoirement être à fond plat. Une fois que le guide-chaîne a complètement pénétré à l'intérieur, on fixe l'excavatrice à la porte. Il n'y a plus qu'à attendre qu'elle fasse son oeuvre. Elle pivote alternativement vers la droite et la gauche pour chercher pratiquement tout le marc. Pour cet outil, fabriqué sur mesure, il faut compter, au minimum, 30 000 euros (196 788 F).

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