Une société audoise a conçu un automate de commande des pressoirs à plateau et cette grille de collecte des jus qui s'installe en leur centre. Avec ses deux outils, elle assure que l'on assèche les marcs sans dépasser 1 bar de pression.
Dépassé, le pressoir à plateau ? Sûrement pas. Setiv (Trèbes, Aude) s'est chargé de lui donner une nouvelle jeunesse. En 2000, cette société mettait en marché un automate programmable ' étudié et conçu spécialement pour transformer votre pressoir horizontal en pressoir à basse pression ', indique un prospectus. Cette année, elle lance le drain Setinox. De plus, elle teste des plateaux drainants destinés à remplacer ceux d'origine pour améliorer encore l'écoulement des jus.
La cave de Villesèque-des-Corbières (Aude) a été l'une des premières à acquérir des automates. En 1999, elle les a installés sur ses trois Vaslin de type Cognac, de 40 hl, achetés en 1972 et 1973. Avant, ils montaient en pression au pas de charge et tremblaient de toute part à chaque tour de vis. Depuis, ils ne gémissent plus : ils bruissent. Au lieu de bondir de bar en bar jusqu'à six, la pression ne saute plus que de 250 g en 250 g pour finir à 2 kg. En contrepartie, le pressurage est plus lent. La cave n'y a vu qu'un inconvénient mineur. ' Nous avons été tellement satisfaits que nous avons acheté un Vaslin d'occasion ', explique Alain Bousquié, directeur. Le parc est donc passé à quatre pressoirs. Son rajeunissement et son agrandissement ont coûté 30 500 euros (200 067 F) hors taxes. ' Pour une somme limitée, nous avons relancé une installation à bout de souffle. ' La cave de Villesèque-des-Corbières ne produit que des rouges.
Au château Laffitte-Teston (Maumusson, Gers), Jean-Marc Laffitte vinifie aussi des blancs. Il n'a jamais voulu de pneumatique, qui provoque beaucoup trop d'oxydation à son goût. Jusqu'en 2000, il passait 4 à 5 heures à piloter lui-même chaque pressurage. ' J'arrivais à sortir 70 à 80 % des jus avant de dépasser 1 bar ', commente-t-il. L'an dernier, il a acheté un automate qu'il a programmé à sa guise. ' J'ai le même résultat qu'avant. J'en suis enchanté. On sort tout en douceur. '
Contrairement aux caves précédentes, le domaine d'Oustric a testé l'automate et le drain. ' C'est le top, commente Michel Bonneaud, régisseur. On sort des vins de presse qu'on introduit tout de suite dans les vins fins. ' Avant, il fallait cinq ou six soutirages avant de les intégrer. La capacité du pressoir est de 32 hl. Il est âgé de quinze ans. L'automate et le drain l'ont rendu bien plus rapide. ' Nous avons gagné une heure et demie par pressée, explique Michel Bonneaud. En une demi-heure, on extrait 85 % des jus. On termine entre 1 et 1,3 bar. ' De trois pressées par jour, ses employés sont passés à quatre, voire cinq pressées tout en arrêtant de faire des heures supplémentaires.
D'autres utilisateurs se déclarent tout aussi ravis. Rarement des matériels auront rendu autant de services en rapport de leur coût. Il faut compter pour l'automate, 2 600 euros (17 055 F) et pour le drain, 1 600 euros (10 496 F), des prix variables selon les modèles. L'explication ? ' Ce n'est pas la pression qui fait sortir le jus des baies, révèle Serge Martinez, fondateur de Setiv. La pression lui permet de traverser le gâteau de marc. ' Comme elle monte doucement, il se colmate lentement. On l'assèche sans qu'il soit nécessaire de serrer à mort et de multiplier les rebêchages brutaux.