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Aider les vignerons en échec

La vigne - n°129 - février 2002 - page 0

Pour limiter au maximum la casse, de nombreux syndicats proposent une aide technique dès le premier ajournement.

'Que faire des vins recalés ? Comment aider les vignerons dont les vins ne sont pas agréés, sans pour autant les encourager à ne rien faire ? Tant que nous n'aurons pas répondu à ces questions, il n'y aura pas de bond en avant au niveau de la dégustation et de la sévérité des jurys ', estiment de nombreux responsables professionnels. Cette situation pose à la fois le problème du travail à réaliser pour aider les récidivistes à progresser en terme de qualité, et celui du devenir des vins recalés et de la santé économique de l'exploitation.
Pour limiter au maximum la casse, de nombreux syndicats proposent le passage gratuit d'un technicien ou d'un oenologue dès le premier ajournement pour voir si le problème peut être résolu. Mais, comme le soulignent plusieurs responsables syndicaux, on propose et rien n'oblige le vigneron à accepter. En Champagne, pour les vignerons rencontrant des problèmes récurrents aux agréments ou dans le cadre du suivi en aval de la qualité (SAQ), on réfléchit à la possibilité de mettre en place un examen analytique et organoleptique du vin de base. ' Cela évitera d'engager un vin déjà défectueux dans le processus de fabrication et de voir si des solutions existent ', explique-t-on au syndicat. A la maison des bordeaux et bordeaux supérieur, une procédure d'agrément spéciale est en place depuis cette année pour les récidivistes du non-agrément ou de la lettre D dans le cadre du suivi en aval de la qualité. Dans leur cas, les prélèvements seront plus contraignants, avec des tailles de lot plus limitées. ' L'objectif est de remonter le plus en amont possible pour aider les vignerons qui connaissent régulièrement des ajournements. '
Quant à aider financièrement les vignerons en échec, seul le Beaujolais s'est engagé dans cette voie par le biais de son interprofession. Une cotisation volontaire obligatoire exceptionnelle de 0,91 euros/hl (6,00 F) est versée pour alimenter un fonds qualité. Un vigneron dont les vins ont été recalés à l'agrément pourra percevoir une aide de 76,22 euros/hl (500 F). Cet argent n'est pas destiné à compenser le manque à gagner, mais à enclencher un mécanisme d'investissement qualitatif. Un audit sera en effet réalisé au vignoble et à la cave pour cerner le problème et des pistes seront proposées. ' L'objectif n'est évidemment pas de subventionner ceux qui sont à la traîne, mais de les aider à progresser pour relever la moyenne qualitative du vignoble. Donc c'est donnant-donnant : le vigneron qui voudra percevoir cette aide doit prendre des engagements. Par ailleurs, il n'y aura droit qu'une seule fois. '

Lorsqu'un vin n'est pas agréé en AOC, il peut être vendu en vin de table. Certains responsables syndicaux s'inquiètent des conditions de mise en marché de ces volumes non agréés : ' Bien souvent, ils sont présentés comme des vins d'appellation 'déclassés'. On sait que les particuliers sont friands de ce type de vins car ils ont l'impression de faire une affaire. Or, ce sont des vins de qualité médiocre qui viennent polluer le marché. ' En Beaujolais, l'affaire est entendue : pour obtenir l'aide exceptionnelle, le vigneron devra envoyer les volumes non agréés à la distillerie. Quant à celui qui ne veut pas d'aide, il devra s'attendre à des contrôles réguliers.

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