ImprimerSi Bruxelles accepte, les vignerons bio français auront le droit d'utiliser au maximum 38 kg de cuivre/ha jusqu'au 31 décembre 2006.
La Commission européenne avait jusqu'à la fin mars pour statuer sur l'usage du cuivre en viticulture biologique. Le 15 du mois, elle adoptait un règlement (n° 473/2002, Joce du 16 mars 2002) qui limite l'usage de ce fongicide à 8 kg/ha/an dès cette année et jusqu'au 31 décembre 2005. La filière française se serait volontiers contentée d'en rester là. Elle avait demandé à ne pas descendre sous cette dose. Mais sous la pression des pays consommateurs, elle devra respecter un seuil inférieur. Après le 1 er janvier 2006, le plafond passera à 6 kg.
S'ils l'estiment nécessaire, les Etats membres peuvent arrêter des limites plus basses. Par ailleurs, ils peuvent opter pour un plafonnement annuel ou réparti sur une période glissante de cinq ans. La filière bio française a exprimé sa préférence pour la seconde solution, conçue comme une dérogation. Le gouvernement devra en faire la demande auprès de Bruxelles et lui fournir l'assurance qu'il en contrôlera l'application. Les vignerons pourront alors utiliser au maximum 38 kg de cuivre/ha d'ici au 31 décembre 2006. Puis ce plafond baissera progressivement à 30 kg en cinq campagnes.
Cette formule permet de s'adapter aux variations de pression du mildiou. Les économies réalisées par les producteurs les années sèches peuvent être reportées sur des années humides. Malgré cela, les vignerons bio trouvent la limite de 6 kg bien basse. Lors d'années difficiles, dans bien des régions, ils ont été contraints de dépasser 10 kg/ha pour protéger efficacement leurs parcelles. Les seuils fixés par la Commission européenne pourront être facilement respectés dans les coteaux bien exposés. Ailleurs, cela relèvera du grand art. Pour ne pas être pris au piège de cette nouvelle réglementation, les vignerons bio réclament que soit lancé sans attendre un vaste programme européen de recherche de substances de remplacement du cuivre.