L'Alsace veut forcer l'allure

Le marché des appellations alsaciennes est bien orienté. Fin février 2002, l'ensemble vendu sur douze mois représente 1,17 Mhl, un volume stable par rapport à la période précédente. La récolte totalise 1,217 Mhl, lies et bourbes comprises. ' Nous vendons ce que nous produisons ', constate Jean-Louis Vezien, directeur du Civa (interprofession). La bonne tenue des marchés de consommation et des niveaux de stocks, jugés sains, expliquent la remontée des cours du vrac du sylvaner et du riesling. Ces deux cépages ont respectivement progressé de 15 % (1,30 euros/l) et 1 % (1,47 euros) en 2000-2001, par rapport à la période précédente. Seul vignoble de vins tranquilles à avoir rendu la mise en bouteille obligatoire dans la région de production, l'Alsace est riche d'une autre spécificité : le poids important de ses ventes assurées en direct par les producteurs. Plus d'une bouteille sur dix est écoulée par ce biais. ' Il s'agit de ventes en France, mais certains achats sont réalisés par des étrangers ', explique-t-on. Selon le Civa, presqu'un tiers des ventes directes part ainsi à l'étranger.
Pour développer ce créneau, les professionnels misent sur le tourisme vitivinicole. ' 3 à 4 millions de touristes sillonnent chaque année notre route des vins. Il faut que cette clientèle potentielle aille jusque dans les caves ', explique Jean-Louis Vezien. Une collaboration a été instaurée avec le Comité régional du tourisme pour ' mieux fédérer les actions, répondre aux demandes des particuliers ou des groupes, notamment via des séjours clefs en main '.
Le budget de communication de l'interprofession s'élève à 3,5 Meuros pour 2002, dont près de la moitié consacrée au marché français. L'an passé, le Civa a lancé une lettre d'information destinée aux prescripteurs de vins (acheteurs en GD, journalistes, cavistes, restaurateurs...). Ce document périodique a été diffusé à 10 000 exemplaires. 2002 devrait permettre à l'Alsace de passer à la vitesse supérieure : le 6 mai, le Civa a voté une hausse de 1,20 euros/hl des CVO, actuellement à 3,74 euros, applicable dès 2003.