Lors d'une conférence technique, Catherine Chassagnou a annoncé que la chambre d'agriculture de Gironde s'est lancée dans la comparaison de quatorze bouchons.
L'après-midi fut chargé à Cadillac, le 11 avril. La chambre d'agriculture de la Gironde y organisait sa deuxième rencontre vignes et vins. Elle avait tellement de choses à dire que les exposés furent menés au pas de charge, au risque de noyer son auditoire. Elle a lancé, à la demande de l'interprofession (CIVB), une étude comparative de quatorze bouchons, utilisés sur un rosé 2001 et un rouge 2000. La mise en bouteilles a eu lieu en décembre 2001. Les premières dégustations auront lieu en juillet prochain. L'étude a déjà montré que trois bouchons synthétiques ont des forces d'extraction trop faibles. On risque de les enfoncer lors du débouchage. Catherine Chassagnou, l'oratrice, n'a pas donné leurs noms.
Auparavant, Jean-Christophe Crachereau a fait part d'un essai réussi de fermentation malolactique sur un sauvignon acide (pH 3,2). Son résultat contredit l'idée commune selon laquelle la fermentation malolactique ne convient pas à ce cépage. Une préparation de Chr. Hansen a donné un vin meilleur que le témoin et que celui désacidifié chimiquement. Lors de l'essai, la fermentation malolactique s'est accomplie spontanément sur une cuve en quatre mois. Ce long délai est, plus sûrement que la fermentation elle-même, une cause d'échecs. En effet, durant cette période, les vins privés de SO 2 libre sont exposés à l'oxydation. Cet oenologue a également fourni des règles d'utilisation sur la vendange rouge, des enzymes d'extraction et des tanins. Lorsque les raisins sont mûrs, les premières augmentent la couleur, la structure et le fruité. Dans le cas contraire, elles renforcent le caractère végétal et l'astringence. Les tanins agissent de manière inverse : ils risquent d'amenuiser le fruité des vins de vendange mûre et améliorent la couleur, la structure et le gras des vins de faible maturité.
En viticulture, André de la Bretesche a fait part de résultats sur les opérations en vert. Il a quantifié l'effet de l'enlèvement des entre-coeurs (échardage). Dans le témoin, seules 19 % des grappes sont franchement éclairées. Après échardage, ce chiffre grimpe à 31 %. La chambre recherche également le rapport optimal entre la production d'une souche et sa surface foliaire exposée. Il n'en est qu'au début de ses recherches, mais affirme d'ores et déjà que le chiffre souvent mentionné de 1 kg/m² de feuillage lui paraît faible.