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Ecomusée de l'armagnac

La vigne - n°132 - mai 2002 - page 0

Charles Garreau, producteur gersois, est à l'origine de l'écomusée de l'armagnac, basé sur sa propriété.

Situé sur les départements du Gers et des Landes, entre Mauléon et Labastide-d'Armagnac, le château Garreau forme un beau domaine de 80 ha, au milieu des vignes, des étangs et des bois. ' Mais mon père a vite compris que cette propriété ne serait pas suffisante pour nourrir ses trois fils , commente l'un des héritiers, Charles Garreau. Alors, il nous a dit de nous consacrer aux études. '
Dans un premier temps, le jeune homme suit les préceptes paternels, en accumulant les diplômes. Ce n'est qu'après qu'il se met au service de sa région d'origine. C'est donc sur ses terres et en qualité de conservateur qu'il participe à l'aventure de l'écomusée de l'armagnac, inauguré en 1987 (1). Si une partie des installations retrace la vie passée du paysan viticulteur avec, notamment, une présentation de vieux outils, Charles Garreau fixe d'emblée à cet établissement d'autres objectifs : ' C'est un lieu où nous pouvons montrer au public nos filières de recherche. Afin de lutter contre notre désertification rurale, il faut imaginer et promouvoir de nouveaux produits . '
Charles Garreau sait de quoi il parle. Dans les années 70, il se rend compte que ' l'armagnac est le verre qui trinque '. Ce digestif commence à connaître de réels problèmes de vente. Il devient alors fondateur du syndicat du floc-de-gascogne, un apéritif (jus de raisins frais mutés à l'armagnac) qui contribue aujourd'hui à une meilleure santé économique dans la région. Plusieurs panneaux de l'écomusée retracent ce développement et celui des côtes-de-la-jeunesse, un nouveau vin de pays haut de gamme. ' L'écomusée comprend un conseil des usagers et un comité scientifique, composé d'une vingtaine d'ingénieurs et d'universitaires : ils essaient de développer des productions rurales nouvelles à valeur ajoutée . '
Dans une salle voisine, deux visiteurs admirent différents alambics. Périodiquement, ce lieu se transforme en une distillerie école, fréquentée autant par des débutants que par des vignerons chevronnés. Soucieux d'améliorer leurs techniques, ils viennent y apprendre comment conduire la chauffe en fonction de l'objectif de vieillissement poursuivi.
L'écomusée, dont le statut est associatif, enregistre depuis plusieurs années une fréquentation stable d'environ 5 000 visiteurs. En plus, 20 000 personnes fréquentent la boutique de produits locaux.

Pour Sébastien Lacroix, visiteur averti et directeur de l'interprofession de l'armagnac, ' cet écomusée permet d'appréhender rapidement toutes les phases d'élaboration du produit '. D'ailleurs, avec les conseils régionaux Aquitaine et Midi-Pyrénées, l'interprofession finance une étude d'un montant de 22 867 euros afin de procéder à un état des lieux dans le vignoble. L'idée, comme dans d'autres régions, est de développer l'offre touristique (restaurants, sites culturels...) alliée à l'offre viticole. Grâce à cette synergie, les visiteurs devraient séjourner plus longtemps sur place. L'étude doit être terminée dans le courant de cette année. Restera à fixer les priorités d'action et les possibilités de financement.
Cet écomusée contribue à l'animation de la vie locale au travers du ban des vendanges, de la Flamme de l'armagnac ou de la semaine du goût. Quant à son initiateur, il est en train d'attacher son nom à la saga du pays grâce à la rédaction de deux ouvrages : le premier sur l'histoire de la distillation, le second sur l'apparition du floc-de-gascogne.

(1) Ecomusée de l'armagnac, château Garreau, 40240 Labastide-d'Armagnac.
Tél. : 05.58.44.88.38.

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