Plus question de laisser une vigne non vendangée. Par souci de cohérence et d'image.
Le projet de décret précise que si une parcelle n'a pas été totalement vendangée, les services de l'Inao pourront notifier au vigneron que cette parcelle ne peut pas être prise en compte dans la déclaration de récolte de l'AOC concernée. Reste à savoir ce que l'on entend par ' entièrement vendangée ' ? Là encore, le bon sens devrait prévaloir, comme l'indique Jules Tourmeau, délégué national de l'Inao, basé à Dijon (Côte-d'Or) : ' Si nous constatons qu'il ne reste que quelques grappes altérées ou non mûres, il sera évident que le vigneron a opéré un tri. En revanche, nous ne serons certainement pas dupes si la moitié des grappes reste sur pied et que l'autre est à terre pour faire croire à un tri. '
Importante sur le plan de l'image, l'obligation de tout vendanger n'est pas sans effet d'un point de vue agronomique. ' Il est clair que tant que les grappes restent sur le pied, les feuilles continuent de les alimenter et la reconstitution des réserves du pied est handicapée , précise Christophe Schneider, de l'Inra de Colmar (Haut-Rhin). Couper toutes les grappes permet une meilleure résistance au gel. ' Quant à ceux qui verraient dans le maintien des grappes un moyen de limiter la vigueur de la vigne, il existe des pratiques beaucoup plus orthodoxes...
Dès la campagne 2005-2006, une nouvelle règle entrera également en vigueur. Elle concerne les pieds manquants ou morts, lesquels peuvent induire une production excessive des pieds voisins sans que cela ne transparaisse.
A partir du seuil de 25 % de manquants, le vigneron devra retrancher le pourcentage de pieds absents ou morts du volume autorisé dans sa déclaration de récolte. Si une parcelle comprend 30 % de manquants dans une AOC pouvant revendiquer 50 hl/ha, le producteur ne pourra donc déclarer que 35 hl/ha (50 hl/ha × 70 %). Cette mesure existe déjà dans les décrets des AOC Châteauneuf-du-Pape et Tavel (vallée du Rhône)