'Dans les VQPRD, il n'est pas question d'assouplir la règle des 100 % car le consommateur achète une garantie de pureté en termes d'origine et de terroir. En vin de cépages, le consommateur attend une qualité et un goût constants. Or, le vin est un produit agricole soumis aux aléas climatiques. Dans ce cadre, la constance ne peut être assurée sans une certaine flexibilité à la production. La notion de 15 % d'assemblage nous semble adaptée car elle offre cette souplesse sans changer le goût du composant principal, et donc sans perturber ni tromper le consommateur. Pour le millésime, par exemple, la règle des 100 % suppose que, du jour au lendemain, on passe d'un millésime à l'autre. Cela peut entraîner une importante variation de qualité, ce qui est incompatible avec l'attente d'une qualité constante.
De toutes façons, la notion de 100 % est une notion intellectuelle qui ne peut jamais être garantie dans la pratique, même avec la meilleure traçabilité. Lorsqu'on commande des plants de merlot chez un pépiniériste, il n'existe aucune garantie que 100 % des plants seront du merlot. Il est possible qu'un plant de cabernet se soit glissé dans le lot.
Les vins bi-cépages, proposés par certains comme alternative à l'assouplissement de la règle des 100 %, s'adressent à un autre marché que les vins de cépages simples. Par ailleurs, lorsque deux cépages sont mentionnés sur l'étiquette, le consommateur n'a aucune indication sur les proportions relatives de chacun. Ce n'est donc pas forcément la bonne réponse. Dans une logique de vins de cépages, l'objectif doit être la satisfaction du client. L'assouplissement de la règle des 100 % pour le millésime et pour le cépage permettrait d'apporter cette garantie de qualité constante. '