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archiveXML - 2002

Aménager son local selon la ré glementation et le bon sens

La vigne - n°132 - mai 2002 - page 0

Des textes réglementaires imposent, entre autres, que le local destiné aux phytos soit ventilé et s'ouvre vers l'extérieur. Le bon sens veut que l'on y range les produits avec rigueur.

'L'aménagement du local de produits phytosanitaires est l'une des préoccupations majeures des vignerons ', explique un tech- nicien du Bordelais. La sensibilisation et l'inquiétude vis-à-vis de la santé sont telles que les questions sur ce sujet sont nombreuses. Il faut dire que seule une minorité de vignerons est équipée et que les différentes campagnes de prévention de la MSA (Mutualité sociale agricole), des chambres d'agriculture, de la Protection des végétaux, de Groupama... commencent à porter leurs fruits.
Les problèmes liés à l'utilisation des produits phytosanitaires étant sous le feu de la rampe, les professionnels se doivent de réagir. Plusieurs organismes planchent donc sur le sujet et de nombreux guides et plaquettes explicatifs sont diffusés ou sont en passe de l'être.
La MSA du Maine-et-Loire a même réalisé une maquette d'un local ' idéal '. De plus, les lycées agricoles et viticoles construisent des locaux modèles qu'ils font visiter. En Bourgogne, un groupe de travail élabore, dans le cadre du Grappe (1), un guide reprenant les aspects réglementaires, des conseils pratiques et des exemples pour aménager un local dans une démarche raisonnée de maîtrise des risques présentés par les phytos. Toutefois, la difficulté réside dans le fait que la réglementation est diffuse et parfois complexe à interpréter. Ainsi, le stockage est-il régi, entre autres textes, par le code de la santé publique, le code du travail et le décret 87-361 du 27 mai 1987 relatif à la protection des travailleurs agricoles exposés aux produits antiparasitaires à usage agricole.
Ces textes stipulent que les produits phytosanitaires doivent être placés dans un local réservé uniquement à cet usage, fermé à clef avec une porte s'ouvrant vers l'extérieur (1), aéré ou ventilé (point haut et bas) (2) et sans aucune relation avec l'alimentation humaine ou animale. Bien entendu, les produits oenologiques ne sont pas stockés avec les phytos ! Les installations électriques doivent être en bon état et en adéquation avec la norme NF C15-100 (3) et une réserve d'eau doit être disponible à proximité (4).

Les ustensiles réservés à la manipulation des produits sont également conservés dans ce local (5) alors que les équipements de protection individuels sont placés ailleurs (6). Il est interdit de manger, fumer ou boire à l'intérieur du local (7) et de stocker les produits sous les escaliers, les passages, les couloirs ou à proximité d'un système de chauffage. Les produits sont conservés dans leur emballage d'origine avec l'étiquette (8) et il est impératif d'éloigner les comburants des produits inflammables. Les produits toxiques, très toxiques, cancérogènes, mutagènes ou tératogènes doivent être détenus séparément des autres substances ainsi que les produits irritants ou corrosifs.
Le système de rangement se fait donc selon la toxicité des produits. Seules les personnes qualifiées et informées des dangers sont habilitées à manipuler les produits phytosanitaires. Des contrôles sont effectués, notamment par l'inspection du travail et les services de la Protection des végétaux.

Le respect de ces différents points n'est qu'un minimum. Il faut prendre en compte d'autres éléments, certes non obligatoires mais fortement conseillés eu égard aux bonnes pratiques agricoles et à l'optimisation de la sécurité, exception faite des vignerons ayant un cahier des charges précis. ' Toutefois, les recommandations actuelles sont susceptibles de devenir réglementaires dans un futur proche ', rapporte Benoist Hévin, de la MSA d'Indre-et-Loire.
Ainsi, est-il recommandé d'éloigner le local de stockage par rapport à l'habi- tation (9), de le mettre hors gel pour éviter l'altération de certains produits sensibles au froid (10), de disposer d'un sol étanche avec un système de rétention ou, éventuellement, d'un bac de rétention sous les éta- gères (11), de matières absorbantes (sable, sciure, vermiculite, litière pour animaux domestiques) en cas de renversement de produits liquides (12), de caillebotis pour isoler les produits du sol (13), d'une signalétique des consignes de sécurité avec les numéros d'appel d'urgence (14), d'un extincteur à proximité mais hors du local (15) et d'un système de rangement rationnel (16). En toute logique, il est préférable de laisser au sol, sur les caillebotis, les gros contenants, de ranger les produits non classés sur un premier niveau, les produits toxiques ou très toxiques sur un deuxième niveau, et les produits nocifs ou irritants sur un troisième niveau. De même, il est conseillé de séparer les fongicides des insecticides et des herbicides pour éviter certaines confusions.
' La plupart des mesures relèvent du bon sens ', rappelle Nathalie Bataille, de la chambre d'agriculture de la Marne.

(1) Groupe régional d'action contre la pollution par les produits phytosanitaires dans l'environnement.


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