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Affecter les hectares à un produit

La vigne - n°133 - juin 2002 - page 0

800 vignerons manifestaient dans les rues charentaises fin mai. Les réformes deviennent urgentes.

Ils étaient 800 vignerons charentais et 250 tracteurs à converger, le 30 mai, vers Cognac pour déposer leurs revendications auprès des autorités préfectorales. L'enjeu ? La préparation de la fin du régime des cépages à double fin et l'affectation des hectares à un type de produit. En effet, les Charentes fonctionnent de manière particulière : sur les 80 000 ha du vignoble, on peut produire du vin, de l'alcool, du jus de raisin... et si les débouchés ne sont pas là, on distille avec une rémunération ! ' Ce système disparaîtra pour la campagne 2003-2004. Nous sommes tous conscients de ses effets pervers, mais il nous faut une alternative. Sinon, c'est la catastrophe ', explique-t-on au syndicat général des vignerons pour la défense de l'AOC Cognac, structure unique créée il y a deux ans.
Cette ' peur du vide ', les couacs des pouvoirs publics qui publient (avec des erreurs) un arrêté de campagne six mois après les vendanges, les craintes du non-respect des engagements pris en 1998 par 3 000 vignerons dans le cadre du plan d'adaptation viticole charentais (production virtuelle de cognac sur l'équivalent d'hectares arrachés), l'inquiétude de voir le rendement agronomique, mis en place il y a trois campagnes passer à 110 hl/ha pour la vendange 2002 alors qu'il était à 120 hl l'an passé : tout cela a encore fait monter la pression d'un cran dans un vignoble déjà en crise depuis des années.
' L'idée est de spécialiser les hectares, après une vraie étude de faisabilité juridique et, à terme, des décrets et des cahiers des charges spécifiques. C'est-à-dire de rentrer dans le moule VQPRD et Inao, le tout avec un calendrier précis et un accompagnement financier ', indique-t-on au syndicat.
55 000 à 60 000 ha seraient ainsi affectés au cognac, 5 000 ha au vin de table, 1 000 ha au pineau et 11 000 ha aux produits transformés (jus de raisin et vin de base mousseux). Il y aurait donc quatre vignobles différents pour les cépages historiquement à double fin (en majorité ugni blanc), plus un cinquième, les 5 000 ha à terme de vin de pays charentais. Pour le cognac, un agrément (aujourd'hui inexistant) est dans les tuyaux et on prélèverait donc une cotisation.

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