Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2002

OEnologues : une année d'études en plus

La vigne - n°135 - septembre 2002 - page 0

A partir de la rentrée 2003, les étudiants en oenologie accompliront une année supplémentaire d'études. Ils auront à choisir deux spécialités, qui seront enseignées pendant un semestre chacune. Ils accompliront aussi davantage de stages.

Comme les vins français face à la concurrence, les oenologues du pays de Pasteur sont appelés à évoluer pour rester dans le peloton de tête mondial. ' L'avenir de notre diplôme est en jeu ', déclare Serge Dubois, responsable de la réforme du diplôme national d'oenologue (DNO) à l'Union des oenologues de France (UOEF). Cette association s'inquiète de ce que l'enseignement apporté aux futurs oenologues réponde aux besoins du terrain.
Tout est parti des enquêtes qu'elle a menées, faisant état des besoins des employeurs de la filière. Au premier rang se trouvent les connaissances en gestion et en marketing. Et comme le rappelle Serge Dubois, ' derrière ce titre se cachent de multiples réalités. Certains oenologues sont aujourd'hui spécialisés en qualité, d'autres en environnement... '. Il s'agit de remettre au goût du jour ce diplôme créé en 1955. Le projet est de faire passer le DNO au niveau d'un master en oenologie. La durée et donc le niveau des études passeraient ainsi de quatre ans après le bac (bac + 4) à cinq ans. Le niveau de recrutement resterait le même, à bac + 2.

Les deux premières années seraient recentrées sur l'oenologie et la viticulture. La troisième année consisterait en deux semestres optionnels à choisir parmi dix spécialisations : laboratoire et analyses, qualité et traçabilité, environnement, viticulture, adéquation terroir-vin, commercialisation, gestion et management, évaluation sensorielle, marketing communication, génie oenologique. Ces modules seraient aussi ouverts à la formation professionnelle.
Chaque centre se spécialiserait dans ses points forts. Reims devrait proposer les spécialisations en commercialisation, marketing et management, Dijon, l'analyse sensorielle et la viticulture. La faculté de pharmacie de Montpellier a proposé chimie analytique et génie oenologique, en collaboration avec l'Inra. Toulouse pourrait prendre à sa charge l'environnement. Bordeaux ne s'est pas encore prononcé, mais a déjà des spécialisations en environnement et en génie des procédés. Par ailleurs, les stages seraient renforcés. Au minimum, il faudrait effectuer trois semaines avant l'entrée en DNO, deux mois de vinification avant la deuxième année, six semaines de viticulture durant la troisième année et trois semaines pour chaque module de spécialisation.
Les universités devraient mettre en place ce programme dès la rentrée 2003, à condition que les ministères de l'Education nationale et de l'Agriculture donnent le feu vert.
L'Agro Montpellier, qui fait figure d'exception parmi les centres délivrant le DNO, amorce la réforme dès octobre 2002 en ajoutant une année. Cette école prépare au DNO durant la dernière année de son cursus, correspondant à la spécialisation en viticulture-oenologie, sa formation phare.

' Notre objectif premier est d'étoffer notre diplôme d'ingénieur spécialisé en viticulture, oenologie et économie, déjà positionné comme un master de science. Le contenu demandé par la CCPO (1) sera assuré, mais l'organisation différente. Nos étudiants seront mieux préparés à l'international ', précise Alain Carbonneau, responsable de la formation.
On prévoit des unités d'approfondissement axées sur l'international, suivies d'un stage de février à juin (vinifications dans l'hémisphère Sud, recherche en laboratoire...). Mais le programme ne sera arrêté que fin septembre. Etant donné le niveau des étudiants en oenologie de l'Agro Montpellier, d'une année supérieure à celui des universitaires, l'ouverture de certains modules aux étudiants extérieurs pose un problème. ' Un nombre limité de postulants pourrait néanmoins être accepté ', estime d'ores et déjà Alain Carbonneau.
Pour l'heure, le dossier du nouveau DNO est entre les mains de la CCPO. La publication d'un décret ou d'un arrêté n'est pas attendue avant l'année prochaine. Mais l'harmonisation européenne devrait aboutir, dans les années à venir, à la création d'un diplôme européen d'oenologie. ' Cela pourrait accélérer le dossier du nouveau DNO français, qui servirait de référence au diplôme européen ', explique M. Blaise, responsable de la formation à la faculté de pharmacie de Montpellier.

(1) La CCPO est la Commission consultative permanente d'oenologie, constituée d'enseignants-chercheurs des différents centres de formation, de professionnels et de représentants de l'UOEF. Elle siège aux ministères de l'Education nationale et de l'Agriculture.




Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :