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Grâce au GPS, le parcellaire dévoile ses nuances

La vigne - n°136 - octobre 2002 - page 0

Le relevé parcellaire par GPS est en plein essor et les sociétés proposant ce service sont nombreuses. Mais attention, selon les prestations proposées, le type de matériel utilisé et la configuration de la propriété, les coûts sont très variables.

Le GPS (Global positionning system) est un système de repérage par satellites permettant de déterminer en temps réel les coordonnées géographiques d'un point. Il mesure précisément les surfaces. Les vignerons l'utilisant sont de plus en plus nombreux, car le cadastre est bien souvent erroné.
Chez Satplan, à Ercuis (Oise), Jean-Pierre Dulout explique la mise en oeuvre des relevés : ' Lorsque la distance entre les rangs est supérieure à 2 m, le GPS est embarqué sur un quad qui fait le tour de la parcelle. Dans les vignes étroites ou en terrasse, le relevé s'effectue à pied . '
Selon Alexandre Bernard, de la société Graphique et Terroir, à Bordeaux (Gironde), ' le quad est inadapté en viticulture, car il y a beaucoup d'angles vifs et son rayon de braquage est limité. Pour prendre le point au bon endroit, il faut alors s'arrêter, puis repartir. On perd en précision '. Mais le relevé à pied coûte plus cher : deux à trois fois plus, selon Satplan. La présence du vigneron ou du chef de culture est indispensable lors des relevés, les prestataires de service délimitant les superficies plantées par année et par cépage. Ils ne se contentent pas de repérer les limites d'une parcelle. Ils entrent dans le détail de leur composition en relevant les unités culturales composées d'un même cépage, planté la même année. ' Le relevé parcellaire en viticulture est un travail plus subtil qu'en grande culture et ne s'improvise pas ', constate Alexandre Bernard.
Concernant le matériel, un GPS classique n'a qu'une précision de 5 à 15 m. Les sociétés qui effectuent l'arpentage des vignes utilisent donc le dGPS (GPS différentiel) pour avoir une précision inférieure à 1 m. Certaines réalisent un post-traitement des données pour affiner les mesures. Les informations recueillies permettent d'établir des cartographies du vignoble sur papier et sur fichier informatique. Il est alors possible de réaliser des superpositions avec le cadastre, une carte IGN, une photo aérienne ou un plan du terroir. Cela peut être intégré dans un logiciel de traçabilité. Les applications sont nombreuses.

Mais attention, selon les attentes du vigneron, la surface à arpenter, l'éclatement du parcellaire et la topographie, le prix ne sera pas le même. Satplan annonce des tarifs de 15 à 60 euros/ha, Graphique et Terroir de 15 à 23 euros/parcelle uniquement pour le relevé planimétrique (relevé permettant juste la réalisation du plan parcellaire) et Géosat, à Cestas (Gironde), 27,50 euros/parcelle. Chez Isatis environnement, à Baziège (Haute-Garonne) et à Colmar (Haut-Rhin), Olivier Martin raisonne différemment. Si les parcelles sont nombreuses, la facturation se fait à la journée. Dans le cas contraire, il calcule un coût selon la surface et le nombre de parcelles grâce à un tableau croisé. Par exemple, pour un vigneron possédant vingt parcelles réparties sur 10 ha, peu éloignées les unes des autres, le relevé parcellaire coûtera 395 euros HT. A ce prix, il aura un plan en papier à l'échelle du cadastre, un plan au format A4, et un tableau récapitulatif. S'il souhaite un fichier informatique, il lui faudra rajouter 30 euros. De même, la numérisation du cadastre, la superposition de cartes IGN et de cartes du sol sont en option. Ce coût théorique peut être diminué ou augmenté sur le terrain en fonction de la topographie.

Gérard Paillet, vigneron dans le Vaucluse, a fait appel à Satplan pour arpenter les 27 ha de son exploitation, répartis en quatre îlots de parcelles dans un rayon de 500 m. Le relevé a été réalisé par un GPS différentiel embarqué sur un quad. ' Dans un premier temps, j'ai demandé un simple relevé pour une mise sur fichier et sur plan en papier, pour un coût de 915 euros hors taxes. Ensuite, j'ai souhaité un relevé complémentaire et une superposition avec le cadastre. Il m'a fallu rajouter 610 euros hors taxes. Grâce à cet outil, je connais précisément les surfaces plantées par cépage et par année, le pourcentage réel de superficies non productives, et je peux ajuster les doses de produits phytosanitaires. La troisième étape consistera à réaliser une superposition avec des cartes géologiques. '
Le plan en papier est un outil de communication intéressant pour les ouvriers, le personnel temporaire ou les clients. Mais, pour de nombreux vignerons qui investissent dans un relevé parcellaire, l'objectif est, à terme, l'intégration dans un logiciel de traçabilité. Graphique et Terroir travaille ainsi en partenariat avec CDER informatique à Châlons-en-Champagne (Marne) et Colsa informatique à Aire-sur-l'Adour (Landes), Géosat avec Lamouroux SA à Gornac (Gironde), Satplan avec Isagri à Beauvais (Oise).
Les caves de la Loire, à Brissac (Maine-et-Loire), ont demandé à Géosat de réaliser, en 1999 et 2000, le relevé parcellaire des 350 adhérents de la coopérative. 1 850 ha ont ainsi été arpentés en quad avec une précision de 50 cm. Les données ont ensuite été traitées grâce à un système d'information géographique (SIG). ' Nous avions besoin de cette information pour exploiter l'étude terroir de l'Inra d'Angers. Désormais, chaque adhérent dispose d'un classeur contenant une partie terroir et une partie traçabilité, où il enregistre les différentes opérations effectuées sur la vigne. Nous nous sommes équipés de notre propre GPS pour remettre à jour les données mais, à terme, l'orthophotoplan (plan réalisé à partir d'une photo aérienne) risque de supplanter cet outil. '



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