Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2002

Pour améliorer la qualité de ses raisins, Charles Duby investit dans le rehaussement du palissage

La vigne - n°138 - décembre 2002 - page 0

Le domaine de l'Arjolle rehausse un à un ses palissages pour installer une deuxième paire de fils releveurs, ou pour poser un simple fil auquel les vrilles s'accrochent.

Rehausser le palissage est un investissement rentable à court terme. ' Sur ce cabernet-sauvignon installé sur sol poussant, le rendement atteint 80 hl/ha. Pour ajuster la surface foliaire à ce potentiel, nous avons rehaussé, il y a trois ans, le palissage de 20 cm. C'est un compromis. L'optimum aurait été de 40 cm, mais les piquets n'étaient pas assez solides et le potentiel qualitatif ne justifiait pas de changer le palissage ', explique Charles Duby, l'un des cinq associés du domaine de l'Arjolle (Hérault).
Dans cette parcelle, il a rajouté une deuxième paire de fils releveurs. Pour limiter les coûts, les rehausses ont été réalisées avec des cornières de récupération, débitées en bouts de 60 cm et perforées à l'emporte-pièce. Pour renforcer l'ensemble du palissage, 20 % des piquets de 30 mm de section ont été remplacés par des piquets neufs de 40 mm. L'investissement s'est élevé à 959 euros/ha. Il a fallu 50 h de travail.

' La végétation est mieux tenue. Cela permet d'écimer à 35 cm au-dessus du dernier fil, contre 20 cm précédemment. Les raisins sont mieux nourris. La zone fructifère est dégagée et aérée. Cet automne, nous avons pu attendre sans problème le 6 octobre pour récolter des raisins à 13°8, d'un bon état sanitaire. Lorsque le palissage était plus bas, nous étions souvent obligés de ramasser plus tôt, les vins restaient basiques et la qualité n'était pas régulière. '
Sur les parcelles plantées plus récemment et équipées de piquets galvanisés, le palissage a été conçu dès le départ avec deux paires de fils releveurs, mais sans fil simple au-dessus. ' A l'usage, nous avons constaté que ce fil a un rôle important, et nous avons posé une rehausse de 20 cm pour le rajouter. Il permet aux vrilles de s'accrocher et guide la végétation tant que le second étage de fils n'est pas relevé. Le premier relevage se fait lorsque la pousse a atteint 50 cm. La date du deuxième peut être gérée plus souplement. L'organisation du travail est facilitée . '
Les rehausses galvanisées reviennent à 0,4 euros/pièce, boulons compris. L'investissement en matériel atteint 412 euros/ha, pour un chantier qui a nécessité 16 h/ha. ' Nous réalisons ces travaux durant l'hiver avec nos salariés permanents. Cela nous évite d'avoir à payer du personnel en plus mais, en contrepartie, nous ne pouvons faire qu'une ou deux parcelles par an. Heureusement, tout n'est pas à reprendre ', précise Charles Duby.
Après rehausse du palissage, le relevage de la végétation se réalise en deux étapes au lieu d'une, mais le travail est facilité. La prétailleuse sectionne davantage de sarments du fait qu'ils sont plus nombreux en position verticale. ' Lorsque nous taillons, il y a moins de bois à tirer. ' Au final, les temps de travaux sont allégés.

Lorsque le potentiel qualitatif le justifie, Charles Duby n'hésite pas à refaire tout le palissage. ' Nous avons des syrahs de vingt-cinq ans plantées en coteau, qui peuvent donner des cuvées haut de gamme. Là, cela vaut le coup de changer les piquets pour augmenter la hauteur de façon importante. ' Sur une parcelle où il n'y avait qu'une paire de releveurs, il a installé une deuxième paire et un fil au-dessus. Seul le fil porteur a été conservé et fixé sur des piquets neufs de 2,30 m. Coût : 2 330 euros/ha, pour 120 h. La hauteur de végétation est passée de 70 à 120 cm. Les grappes ont été dégagées de la végétation. Avec une seule paire de releveurs, compte tenu du port retombant de la syrah, ce n'était pas possible d'arriver à ce résultat. ' Cet automne, nous avons vendangé en deux étapes. Nous avons d'abord prélevé cinq à six grappes par cep à 13° ou 13°5, pour faire des rosés. Nous avons ensuite pu attendre sans problème jusqu'à la fin septembre, et nous avons récolté des raisins à 15°, de pleine maturité phénolique. Nous pourrons les valoriser dans notre cuvée haut de gamme, qui part du domaine à 19,90 euros/col. '





Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :