Depuis 1995, Emmanuel Giva a opté pour les palissages hauts. Il a amélioré l'état sanitaire et la maturité des récoltes. Il passe plus facilement dans ses vignes.
Emmanuel Giva cultive 36 ha avec Guy, son père, répartis sur trois domaines à Carcassonne (Aude). Ils produisent des vins de pays et de l'appellation Minervois. En 1995, ils décident de rénover leur vignoble. La même année, la chambre d'agriculture de l'Aude publie les résultats de ses essais de comparaisons de densité de plantation et de hauteur de palissage. Sans hésiter, ils suivent ses recommandations en faveur des palissages hauts. Guy Giva, étant président de la chambre, il ne pouvait pas en être autrement !
Depuis, tous deux appliquent un programme bien calé. ' Nous installons un fil porteur à 80 cm, surmonté d'une paire de fils releveurs et d'un fil simple. Nous améliorons ainsi la surface foliaire, le passage de la machine à vendanger est facilité ', explique Emmanuel.
En 1998, il reprend deux parcelles de merlot conduites sur un seul fil. ' La végétation s'entassait. En 1999, j'ai eu du botrytis dans la parcelle située dans un fond humide. J'ai dû récolter rapidement les raisins, alors qu'ils arrivaient à peine à 10°. '
Vu les conséquences de l'attaque, Emmanuel n'a pas hésité. ' En 2000, j'ai remonté le palissage dans les deux parcelles. Leur potentiel quantitatif et qualitatif justifiait l'investissement. '
La parcelle touchée par le botrytis couvre 2 ha. Là, il a installé des rehausses à clip. ' Il n'y avait rien à visser. La pose a été rapide. A deux, nous avons réalisé tout le chantier, pose des fils compris, en une semaine. '
Père et fils ont prolongé les cornières de 30 cm, portant la hauteur du palissage à 1,50 m. Pour que leur pulvérisateur passe, ils ne pouvaient pas aller plus haut. Ils ont également remonté le fil porteur à 80 cm. Depuis, la végétation est palissée sur 1 m de hauteur.
' Les sarments ne gênent plus le passage des tracteurs. Les produits de traitement pénètrent plus facilement dans la végétation. Les grappes sont moins enfouies dans les feuilles. Cet automne, il a plu trois jours au début des vendanges. Les raisins ont séché sans problème. Ils ont fini de mûrir tranquillement. Nous les avons rentrés quinze jours plus tard à 13°5, avec une belle concentration. '
Sur la deuxième parcelle de 25 ares, Emmanuel Fiva a dû changer les piquets, car ils étaient trop bas pour être rehaussés. Le travail a été plus long, le fil porteur n'étant pas facile à dégager. L'investissement a aussi été plus élevé. Mais comme la surface est réduite, il est resté supportable.
Emmanuel Giva doit refaire une parcelle de grenache conduite sur un seul fil. ' Il vaudrait mieux changer complètement les piquets, car le palissage a tendance à s'enfoncer. Mais cela coûte cher ! Les palissages hauts nous ont permis de progresser. Nous avons eu de bons retours sur investissement. Mais compte tenu de la situation économique, nous sommes obligés de faire une pause. '