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Le soufre, utile contre les acariens

La vigne - n°138 - décembre 2002 - page 0

Le 4 décembre, à Montpellier, chercheurs et firmes ont insisté sur les propriétés acaricides du soufre. Cette substance peut même détruire des oeufs d'acariens.

De 1998 à 2002, Cerexagri a conduit des expérimentations visant à actualiser les connaissances sur l'intérêt du soufre mouillable contre l'acariose et l'érinose. La société en a présenté les résultats le 4 décembre, à l'Ensa de Montpellier, lors de la 6 e conférence internationale sur les ravageurs en agriculture. Elle a montré l'intérêt d'une application précoce de son Microthiol Spécial Disperss contre les deux parasites. La dose préconisée est de 20 kg/ha, dès le débourrement, au stade bourgeon dans le coton. Olivier Goebel, rapporteur de l'étude, a expliqué que ' cette dose élevée paraît essentielle pour obtenir une bonne efficacité en cas de forte infestation. Elle peut toutefois être modulée dans le cadre de la lutte raisonnée, entre 10 kg/ha et 20 kg/ha ' .
Par ailleurs, une étude menée par l'Ensam et l'Inra de Montpellier sur Tetranychus urticae , un acarien jaune, a mis en évidence une nette action ovicide du soufre, ce qui n'avait jamais été démontré. Celle-ci est dépendante de la température et de l'hygrométrie. En effet, la toxicité vis-à-vis des oeufs ne se manifeste qu'à partir de deux valeurs seuils : 27,5° C et 75 % d'humidité. Il faudra toutefois se garder d'extrapoler ces résultats de laboratoire aux conditions de plein champ. ' L'action acaricide du soufre est fortement dépendante des conditions environnementales ' , a rappelé Sophie Guichou, l'un des trois chercheurs de ces travaux.
La lutte contre les acariens passe également par l'utilisation de produits préservant leurs prédateurs naturels. Valérie Jacquet, de la firme Dow Agrosciences, a présenté les résultats d'essais de l'insecticide Spinosad. Le produit s'est révélé neutre à faiblement toxique sur les acariens prédateurs ( T. pyri et K. aberrans) sept à vingt jours après traitement à 96 g ma/ha, soit le double de la dose insecticide (sauf sur thrips).
Pour ce qui concerne le mancozèbe, son effet dépressif sur les typhlodromes ( T. pyri) dépend du passé phytosanitaire de la parcelle. Si le produit est appliqué régulièrement depuis plusieurs années, son effet est modéré. A l'inverse, lorsque son utilisation est ponctuelle, son action s'avère marquée, de moyennement toxique à toxique. Communication faite par Philippe Auger (Ensa-Inra de Montpellier) au terme d'une étude pluriannuelle.

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