Vu son essor, Chinon vise l'export

L'appellation Chinon a bénéficié d'un bon développement commercial sur les dix dernières années. La dernière campagne a été active avec 104 000 hl mis sur le marché, contre une moyenne de 80 000 hl avant 1995. Les plantations nouvelles sont terminées et le volume proposé à la vente devrait se stabiliser. Cette AOC, essentiellement rouge, représente environ un sizième de l'ensemble des rouges du vignoble d'Anjou-Saumur-Touraine. Elle compte 524 producteurs. Lors de la campagne 2001-2002, l'export n'a représenté que 8 500 hl, soit 8 % du total. Les CHR (cafés, hôtels, restaurants) sont bien placés : plus d'un chinon sur quatre vendus en France passe par ce circuit. ' Le récent panel restauration confirme que ce sont surtout les établissements de la région parisienne et de la Vallée de la Loire qui sont consommateurs ', explique Claire Duchêne, directrice marketing d'Inter-Loire. Si la valorisation de l'AOC est assez bonne pour les ventes en bouteilles à la cave (4-5 euros le col en moyenne), elle est jugée insuffisante, par la production, pour les transactions en vrac avec le négoce. Le prix moyen pondéré était de 1,50 euros/l en 2001-2002, en baisse de 5 % par rapport à 2000-2001. Pour les années à venir, le syndicat de l'appellation veut donner la priorité à l'exportation. ' Les premiers contacts pris avec la presse spécialisée montrent que notre cabernet franc a un bon potentiel aux Etats-Unis ', explique Jean-Marc Manceau, président.
Pour le moment, l'appellation Chinon est surtout exportée vers des marchés proches (Belgique, Royaume-Uni, Allemagne). Cependant, la profession a des ambitions sur des marchés plus lointains, notamment nord-américain et scandinave. La communication à l'export s'effectue via la campagne collective Anjou-Touraine-Saumur menée par Inter-Loire, qui décline ces visuels suivant chaque AOC du Val de Loire. Pour rendre possible l'essor à l'international, les professionnels ont voté, en 2001, une augmentation de la cotisation interprofessionnelle : 0,30 euros par hl et par an, sur trois ans. Enfin, le syndicat de l'AOC, en partenariat avec l'Onivins, fait mener une étude de consommation sur les vins de Chinon par l'Esa d'Angers. Les résultats sont attendus pour 2003.