'Je suis pour la possibilité de mentionner un ou deux noms de cépage sous l'appellation, à titre d'information secondaire, pour les vins vendus à l'export dans la grande distribution. Les noms de cépages font partie intégrante des informations que souhaitent trouver les consommateurs en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis ou au Japon.
Quand on voit deux bouteilles de Bordeaux perdues au milieu d'un rayon de vins, dans un magasin américain, on comprend vite que la mention du cépage est indispensable pour rassurer l'acheteur. En France, cela n'aurait pas d'intérêt, les AOC bordelaises bénéficiant d'une belle notoriété.
Le CIVB s'est positionné pour la régionalisation de certains critères, dont celui de l'indication des noms de cépages pour les appellations régionales. Les premiers crus, même à l'export, n'en ont pas besoin. Pour l'instant, seule la Bourgogne s'est également prononcée pour cette mention, mais il n'est pas nécessaire d'avoir un texte national sur cette question. En tant que président du CIVB, je suis là pour que les vins de Bordeaux soient en phase avec le marché. Le bordeaux est un vin moderne, qui doit s'adapter aux demandes des consommateurs. Ils désirent connaître le nom des cépages, pourquoi ne pas mentionner merlot et cabernet sous l'appellation Bordeaux ou Bordeaux supérieur ? A force de dire que lorsque l'on produit un vin AOC, on est les meilleurs, on se coupe des réalités du marché.
Or, la réalité, c'est que tous les négociants bordelais précisent les noms de cépages sur leurs vins vendus à l'export. Aucun texte ne l'interdit et l'Inao n'a qu'un pouvoir consultatif. Il ne faut pas enfermer les AOC dans une position trop doctrinale. '