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Un objectif prioritaire : préserver les rivières et les nappes

La vigne - n°138 - décembre 2002 - page 0

Les herbicides sont régulièrement retrouvés dans les eaux. Des vignerons réorientent leurs pratiques en abandonnant le désherbage en plein.

Le constat n'est pas brillant et ne date pas d'hier : pour ce qui est de la préservation de notre patrimoine ' eau ', les herbicides sont les derniers de la classe. Dans le Midi, parmi les cinq matières actives les plus fréquemment détectées dans les eaux, quatre sont des herbicides utilisés en vigne, selon une étude de l'agence Rhône Méditerranée, menée de 1999 à 2001. Il s'agit de l'aminotriazole, de la terbuthylazine, du diuron et de la simazine. Dans les autres régions, ces substances sont tout aussi fréquentes.
Fort de ce constat, le ministère de l'Agriculture a pris le problème à bras le corps. Il a interdit la simazine et plafonné le diuron à 1 500 g/ha. Quant à la terbuthylazine, son cas est en discussion. Elle risque de disparaître.
Parallèlement, des cahiers des charges et des notes régionales plus restrictives ont fleuri. Au travers de ces documents, les acheteurs et les organismes de développement encouragent les vignerons à utiliser moins d'herbicides et à alterner les matières actives. Doucement, mais sûrement, ils ont mis le pied à l'étrier. Le dés- herbage sous le rang a ainsi fait son petit bout de chemin, au détriment du plein. Il se développe, partant du principe qu'en réduisant l'apport de matière active à l'hectare, on diminue d'autant le risque de polluer les eaux.
Ces efforts ont-ils porté leurs fruits ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais nous pouvons apporter quelques éléments de réponse. Selon une étude menée en Bourgogne, l'abandon, ou presque, du diuron se traduit, dès l'année suivante, par une forte diminution des concentrations moyennes et par la disparition des pics de contamination en milieu calcaire. Pour la terbuthylazine, la tendance à la baisse est moins rapide, surtout si on prend en compte ses métabolites.

Pour résoudre les problèmes de contamination des eaux, certains pourraient penser qu'il suffirait de se tourner massivement vers d'autres matières actives. Erreur ! L'oryzalin est rarement détecté dans les nappes mais, dans les rivières, le constat est un peu plus nuancé selon les tonnages. Son développement doit se faire avec prudence, constatent les services officiels. Quant aux spécialités récentes, comme la flumioxazine, la pendiméthaline, l'oxyfluorfène ou le flazasulfuron, le recul est insuffisant pour émettre un avis. Les suivis posthomologations devraient clarifier les choses. D'autres spécialités, comme la napropamide ou le dichlobénil, remises à l'ordre du jour n'apportent guère plus de garanties. Au vu de ces problèmes, de nombreux vignerons ont opté pour les produits foliaires. Mais ceux-ci commencent aussi à se retrouver dans les eaux.
Glyphosate et aminotriazole sont rarement détectés dans les nappes, mais dans les rivières, c'est une autre histoire. Là où le ruissellement est fréquent, un usage massif est à déconseiller.
Enfin, pour le glufosinate et le paraquat, là encore les services officiels n'ont pas assez d'éléments pour porter un jugement. Le produit ou la méthode miracle n'existent pas. Aucune substance ne peut, à ce jour, être utilisée sans modération, estiment les services officiels. Pour abaisser le risque de contaminer les eaux, plusieurs précautions s'imposent : enherber les tournières, alterner les matières actives, et réduire les quantités appliquées en désherbant uniquement le rang.









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