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Pays nantais, enfin l'union syndicale

La vigne - n°139 - janvier 2003 - page 0

En Pays nantais, l'année 2002 aura vu la concrétisation d'un projet de longue haleine : la réunion des syndicats de défense des exploitations et des produits au sein du Syndicat général des vignerons du Pays nantais, sur le principe ' l'union fait la force. '

Jusqu'en 2002, le vignoble nantais comptait de nombreux syndicats, qui défendaient chacun des intérêts spécifiques, tout en traitant fréquemment des mêmes sujets transversaux. D'un côté, la Fédération viticole du Pays nantais (FVPN) assurait la défense des exploitations et de la viticulture en général, de l'autre, plusieurs syndicats défendaient les appellations locales. Dans un vignoble en difficulté depuis plusieurs années, et dans lequel les exploitations ne sont pas spécialisées dans un seul produit, cette dispersion des organisations professionnelles est apparue comme un frein à l'évolution. Dans le même temps que les syndicats de produits montaient en puissance grâce à la perception des cotisations liées à l'agrément, la FVPN voyait son nombre d'adhérents se réduire en peau de chagrin, tombant à moins de 50 % de représentation. Il résultait de cette évolution que les exploitations étaient moins bien défendues que les produits.
Pour mettre fin à cette dilution des moyens et permettre une réelle prise en compte du métier, la fusion des syndicats est apparue nécessaire : ' Si nous ne nous organisons pas, nous avons tous les risques de disparaître ', souligne-t-on en Pays nantais. En novembre 2001, les discussions ont réellement commencé sur un sujet fréquemment évoqué, mais jamais concrétisé.

Fin 2002, le Syndicat général des vignerons du Pays nantais était enfin créé. Il regroupe les syndicats de produits et comporte des commissions spécialisées d'intérêt transversal : défense du métier (sur les plans social, économique et réglementaire), recherche et développement, communication, services. Les trois éléments fondateurs de cette union sont la FVPN, le Syndicat de défense de l'AOC Muscadet et l'Union des producteurs de gros-plant du Pays nantais (UPGPPN).
' Pour une meilleure communication, il fallait une implication des syndicats de produits dans un syndicat à vocation générale ', souligne Jean-Claude Malidain, président de l'UPGPPN. Il y voit un moyen de ' reconquérir les producteurs ' dans un vignoble quelque peu divisé, et de prendre le relais de la Fédération viticole pour créer un véritable ' syndicat de développement '.
Les dénominations retenues pour les différentes commissions spécialisées reflètent les grands axes de travail envisagés pour ce tout jeune syndicat. Mais si le dépôt des statuts de cette nouvelle organisation a eu lieu le 26 novembre, peu de choses sont encore clairement définies. Les financements, en particulier, sont encore en réflexion, l'une des pistes envisagées étant une cotisation ' à la carte '. La cotisation obligatoire pour l'agrément, calculée au prorata du volume présenté, serait perçue par le SGV et réaffectée au syndicat de produits. A cela se rajouteraient deux cotisations volontaires, l'une correspondant à l'accès au service communication du syndicat (cotisation communication, au forfait, donnant accès au journal syndical et à une banque de données d'information et de formation), l'autre permettant de financer des actions syndicales de défense du métier (cotisation assistance défense du métier, sur la base des hectares).

Il faut reconnaître que la constitution d'une telle organisation est relativement lourde pour une bonne représentation de la base. Les élections se sont succédé en décembre, désignant des délégués communaux, puis régionaux, et des représentants dans les syndicats de produits (muscadet, gros-plant, coteaux-d'ancenis, fiefs vendéens, VDP du Jardin de la France) et les commissions spécialisées, constituant ensuite le conseil d'administration, le bureau et nommant le président.
Les deux grandes appellations de la région sont donc réunies dans ce syndicat général. L'intégration des autres dénominations reste plus problématique, notamment du fait que les éléments financiers ne sont pas clairement précisés. ' Proposition nous a été faite d'adhérer sans cotisation, dit Joseph Toublanc, président du syndicat du VDQS Coteaux d'Ancenis. Mais nous savons que les payeurs sont les décideurs. Nous redoutons donc de ne pas être entendus. ' Pour les VDP du Jardin de la France (section nantaise), ' l'intégration se produira de fait ', selon Joël Hérissé, président du Syndicat régional, sous réserve de la forme que prendra leur participation financière. Il se félicite de la création d'une telle union et espère qu'elle s'intègrera dans un réel changement de mentalités, pour ne plus ' construire pour détruire. Parce qu'il faut d'abord être uni au niveau local pour ensuite prétendre défendre des dossiers au niveau national . '
Quant au VDQS Fiefs vendéens, qui bénéficie d'un marché spécifique lié au tourisme et à la consommation régionale, il n'a pas non plus souhaité s'intégrer totalement dans le nouveau Syndicat général, même si son président, Hubert Macquineau, souligne l'importance d'une telle organisation pour la défense des intérêts de la viticulture. Le Syndicat de défense des Fiefs vendéens sera donc, rapidement, associé du Syndicat général, mais conservera la gestion de la défense de son AOC et des agréments.

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