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archiveXML - 2003

Les vins atypiques ne font que remettre en cause des pratiques homogénéisantes

La vigne - n°141 - mars 2003 - page 0

'La notion de typicité n'a pas présidé à la fondation des appellations d'origine contrôlée, plutôt associée à l'originalité, l'authenticité et la qualité. Le passage à la typicité traduit l'évolution des usages de production et des circuits de distribution depuis trente ans. Le tout-chimique, les clones, la chaptalisation systématique, l'élévation des rendements, les levures sélectionnées sont les itinéraires techniques qui ont réduit l'hétérogénéité des vins. Ce ne sont que des pratiques majoritaires de la profession à un moment et dans un lieu donnés. La dégustation d'agrément, basée sur cette conception, permet à la grande distribution de proposer un produit typique, c'est-à-dire standard. Les vins atypiques ne font souvent que remettre en cause ces itinéraires techniques homogénéisants, qui trahissent la variabilité de l'expression du terroir. S'ils sont jugés atypiques par les commissions d'agrément, c'est que ce mouvement est encore minoritaire.
Mais les vignerons sont de plus en plus nombreux à vouloir retrouver une éthique et des pratiques plus respectueuses de l'environnement, du raisin, du terroir et du consommateur, sans pour autant cultiver le passéisme. D'autant que la notion de goût de référence est illusoire. Si les vins d'AOC veulent conquérir les nouvelles générations et continuer d'exister, ils doivent passer du vin boisson au vin culture. Ils doivent remettre en cause la typicité standard et adopter ces pratiques plus respectueuses. La recherche de la typicité doit laisser la place à la reconnaissance des expressions authentiques, pour renforcer cette exception culturelle que sont les AOC, sans chasse aux atypiques, ni rejet de l'AOC. '

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