La densité n'a pas seulement un intérêt agronomique

'En AOC, une production viticole s'inscrit dans un contexte culturel. C'est un combat culturel permanent qu'ont mené les générations précédentes et que les viticulteurs actuels ne doivent pas oublier. Ce patrimoine induit un paysage et une communauté de vignerons. Un paysage de vigne serait déstructuré si la densité et le mode de conduite étaient libres. Pour définir un paramètre comme la densité, il ne faut pas seulement prendre en compte les aspects purement agronomiques, mais aussi les aspects environnementaux, paysagers, et la communauté de producteurs. La performance agronomique est un facteur important, mais ce n'est pas le seul. En s'appuyant sur les travaux de l'équipe de l'Inra d'Alain Carbonneau notamment, le Comité national de l'Inao défend aujourd'hui une position selon laquelle la hauteur de feuillage palissée doit être de 0,6 fois l'écartement entre rangs.
L'objectif est de préserver un équilibre entre la charge et la surface foliaire exposée. A 3 000 pieds/ha (soit plus de 3 m entre rangs), on atteint rarement les hauteurs de palissage nécessaires pour des surfaces foliaires satisfaisantes. En augmentant la densité, donc en rapprochant les rangs, on peut obtenir une surface foliaire exposée supérieure. Une densité de 4 000 pieds/ha (2,5 m entre rangs) est le minimum pour avoir un équilibre entre surface et charge, compte tenu des pratiques actuelles de palissage.
C'est pourquoi la commission technique du comité national recommande que les décrets d'appellation précisent au moins trois données : la densité ou la surface disponible par pied, l'écartement entre rang ou sur le rang, la hauteur de surface palissée. A 5 000 pieds/ha (2 m entre rangs), la hauteur palissée est généralement suffisante. Donc, l'Inao prend le parti de faire remonter les densités qui sont inférieures à 4 000 pieds/ha, sauf en cas de sécheresse avérée. '