Ces aménagements sont imposés par les cahiers des charges de l'agriculture raisonnée. En se regroupant pour les construire, on fait des économies.
Les aires de lavage et de remplissage évitent les pollutions ponctuelles. Elles font partie des exigences de l'agriculture raisonnée. Il est possible de les aménager soi-même, comme Jean-Paul Grillet, vigneron à Bagnols (Rhône). Ce dernier a coulé une dalle au-dessus de son local phytos de 13,5 m². Elle supporte deux cuves de 800 l, situées à 3 m de haut, grâce auxquelles il remplit son pulvérisateur par gravité. Devant le local, il a coulé une autre dalle, où le pulvérisateur prend place lors du remplissage et du lavage. Cette dalle est en pente pour récupérer l'eau. Coût de l'opération, local compris : 3 000 euros HT. Mais ' j'ai tout fait avec mon ouvrier ', dit Jean-Paul Grillet. Pour limiter les coûts, l'autre solution est l'aménagement d'aires collectives. Un projet est en cours en Sâone-et-Loire, où une Cuma à but environnemental a vu le jour à Péronne. Elle regroupe sept machines à vendanger, qui tournent sur plusieurs exploitations, et dix caves de vinification. Elle mettra à disposition des adhérents une aire de lavage de ces machines qui servira, en saison, au remplissage des pulvérisateurs. En outre, elle assurera le stockage des marcs, l'épandage des effluents vinicoles et des eaux de rinçage. Pour autant, tous les points ne sont pas réglés. ' Ces aménagements sont coûteux et le traitement des eaux n'est pas au point. Nous ne pouvons pas obliger un vigneron à faire ces aménagements à titre individuel. Mieux vaut se regrouper ', conseille Jean-Henri Soumireu, du Comité de développement du Beaujolais et coordinateur de la démarche Terra Vitis. En Champagne, la CSGV propose, depuis cette année, aux vignerons disposant d'aires, de retraiter les eaux de lavage de leurs pulvérisateurs grâce au procédé Phytopur, de Michael Paetzold. Le coût est de 70 euros/m³.