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archiveXML - 2003

La terre d'appellation gagne 5,6 %

La vigne - n°143 - mai 2003 - page 0

L'an passé, l'hectare d'appellation s'est négocié à 70 300 euros en moyenne. La baisse de la valeur ajoutée du vin ne s'est donc pas encore répercutée sur le prix des vignes.

Faisant le bilan du marché immobilier rural en 2002, la Fédération nationale des Safer (sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural) dénombre 11 000 transactions de terres à vigne, pour une surface totale de 13 900 ha et un montant de 467 milliards d'euros. Par rapport à 2001, elle note une forte baisse des surfaces échangées (- 11,3 %) et une forte hausse de leur valeur (13,6 %). Ce sont donc principalement des parcelles chères qui se sont vendues.
Le prix des vignes d'appellation (hors eaux-de-vie) a progressé de 5,6 % en valeur courante et s'élève, en moyenne, à 70 300 euros/ha. ' La baisse de la valeur ajoutée dans le secteur viticole ne s'est pas encore répercutée sur le prix des vignes ', explique Antoine de Boismenu, nouveau directeur de la FNSafer. Quant aux autres terres à vigne, elles ont baissé : - 1,8 % pour celles en eaux-de-vie d'AOC, - 1 % pour les vins de pays et - 0,4 % pour les vins de table.
Les évolutions du prix des vignes AOC varient beaucoup d'un vignoble à l'autre. On note une augmentation de plus de 10 % en Alsace et en vallée du Rhône (respectivement 15,1 % et 13,1 %). A l'opposé, le Val de Loire connaît une baisse (- 1,4 %). Entre les deux, Bordeaux, la Champagne, le Languedoc-Roussillon, la Provence et le Sud-Ouest enregistrent des hausses comprises entre 6,8 et 3,6 %. Sur la durée, la palme de l'augmentation revient à l'Alsace avec + 210 % depuis 1991.
Dans un contexte plutôt morose, le marché foncier viticole de la Gironde reste en bonne voie : + 17 % en surface et + 46 % en valeur. ' Cette hausse est surtout marquée par les acquisitions des non-agriculteurs : en 2002, ils ont passé le cap de 50 % du marché ', explique le directeur de la FNsafer. Le prix moyen à l'hectare grimpe de 3,6 % entre 2001 et 2002, avec des variations importantes d'une AOC à l'autre.
En Bourgogne, 2002 fut l'année de la stagnation avec + 0,3 %/ha sur le prix moyen. Les difficultés observées sur le marché des vins d'AOC régionale se font ressentir sur le foncier correspondant : son prix dégringole de 18,2 %. La situation est également inquiétante dans le Beaujolais. ' La crise des vins génériques et de certains villages se traduit par une chute des prix du foncier ', observe David Boutillier, du département Etudes. Pour cet ingénieur, ' ce recul risque de se renforcer puisqu'un certain nombre d'exploitations sont susceptibles de disparaître. Déjà, certaines parcelles, les moins qualitatives, ne trouvent plus de preneurs. '

Parmi les autres évolutions notables en 2002, la FNSafer relève que le Languedoc-Roussillon renoue avec la hausse. Le foncier viticole d'appellation a gagné 4,6 % (13 700 euros/ha en 2002, contre 13 100 euros/ha en 2001). Cette augmentation intervient après une baisse de 2,2 % entre 2000 et 2001. Elle cache de fortes disparités locales. A noter aussi, pour ce vignoble, l'intérêt croissant des investisseurs extérieurs. Il est vrai que son rapport qualité/prix est l'un des plus intéressants en France.

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